Pour le patron de Fidelity France, il n’y a pas de fatalité des marchés… à condition d’être capable d’avoir une stratégie claire et de s’y tenir.
Environnement : Les marchés européens sont-ils condamnés à être à la traine des marchés américains ?
Non, ce n’est pas irréversible. Mais dans l’environnement actuel, il faut reconnaître que la locomotive américaine reste un moteur puissant ; on constate un découplage entre les Etats-Unis et l’Europe, particulièrement alimenté par le stimulus fiscal américain et la croissance des résultats Outre-Atlantique.
Maison : A quoi reconnaissez-vous un bon gérant ?
A ses convictions. Un bon gérant est droit dans ses bottes, il ne fait pas du « style drift ». S’il est convaincu et qu’il a raison, cela finit par payer, c’est une question de temps.
Cela étant dit, il faut aussi savoir se remettre en question si la thèse d’investissement que l’on défendait ne tient plus.
Métier : Jusqu’où ira la gestion passive ?
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la gestion passive va à l’encontre de la gestion active, les 2 se combinent. En revanche il est clair que la croissance de la gestion passive est inéluctable ; ce qui oblige la gestion active à se réinventer. Et coupe l’herbe sous le pied de la fausse gestion active.
Perso : La situation professionnelle la plus périlleuse que vous ayez eu à gérer ?
Sans aucun doute, dans une ancienne maison, la crise Madoff quand j’intervenais dans le monde des fonds de Hedge funds. Cela a été de très loin la situation la plus compliquée et la plus stressante à gérer. Cela apprend 2 choses : à être humble et à ne pas croire aveuglément les partenaires avec qui on est en affaire.
La question qui tue : Quel arbitrage faire sur les fonds de la maison ?
Nous sommes dans une fin de cycle qui s’éternise et il faut s’attendre à plus de volatilité sur les marchés. C’est sans doute le moment de réduire la voilure en se renforçant sur un fonds défensif comme Fidelity Patrimoine. Parallèlement, il faut clairement s’interroger sur les valorisations de certaines grandes capitalisations américaines et nous conseillons de s’alléger sur les actions UK à moyen terme (FF UK Fund) dans un environnement post brexit qui aura des impacts pour l’économie britannique.