Mario Draghi serait-il fan de Tarantino ? À force de doper les marchés à coup de QE, ne risque-t-on pas l’overdose… C’est ce que pensent certains professionnels du secteur dont les avis contrariant au regard de la politique monétaire de la BCE se font de plus en plus entendre.
Des voix s’élèvent et elles ne sont pas tendres. Parmi elles, on a notamment pu entendre Jean Pierre Roth l’ancien président de la BNS (Banque Nationale Suisse), des maisons difficilement taxables d’esprit rebelle comme Amundi ; ou en début d’année, le patron de la Bundesbank, Jens Weidman qui estimait même que cette politique d’argent facile était de nature à piéger des pays tels que la France et l’Espagne en ne les incitant pas à mettre en œuvre des réformes structurelles depuis longtemps jugées nécessaires.
Cette politique « ultra » accommodante a entrainé une dépendance alarmante des marchés à la moindre décision, voir murmure bruxellois. On a pu en juger hier à la réaction des marchés en début d’après-midi à un twitt du Financial Times à propos de la décision de la BCE. Il s’agissait d’un twitt erronée publié bien avant les annonces de la BCE ; le twitt parlait de la une décision choc de la BCE de laisser ses taux inchangés.
Un hyper sensibilité des marchés qui coute cher : le CAC 40 a lâché dans du lest dans la foulée pour finir en recul de plus de 3% à sa fermeture. Il s’agit du plus fort repli depuis le 24 août et son fameux Krach chinois.
Les marchés et certains opérateurs sont hypnotisés, quelques-uns n’hésitant pas à préconiser une politique ultra accommodante « jusqu’en septembre 2017 »… alors que d’autres jugent l’efficience de ces politiques de plus en plus marginale. Bref, coûteuses et inutiles.
Et si l’économie de la zone euro n’avait pas tout simplement besoin de plus de résilience… de confiance dans l’avenir et les nouveaux marchés, d’investissements, de projets et d’énergie ?
SL/FL