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Jean-David Haas, directeur général NextStage, revient sur les avantages du non coté dans le cadre de l’ISF.

Le private equity est-il réellement une option pour les redevables de l’ISF ?

Le private equity connait un succès grandissant auprès des redevables de l’ISF. On a assisté à un véritable développement depuis 2008. Depuis lors on est quasiment à 4.5 milliards d’euros (fonds et mandats), et cela ne comprend pas l’investissement en direct, c’est-à-dire sans passer par une société de gestion.

En 2015, la collecte ISF a été de 787 millions d’euros, soit une progression de l’ordre de 25% par rapport à 2014.

Quelles sont les différences entre mandat et fonds ?

Les fonds ont représenté environ 56% de la collecte en 2015. Avec un fonds, on a du temps pour faire notre métier d’investisseur : 2 exercices, soit près de 30 mois. La clé de notre métier, ce n’est pas de faire des deals, c’est de faire des bons deals

Le mandat permet de défiscaliser un montant 2,5 fois plus grand qu’avec 1 fonds : 45.000 euros contre 18.000 euros. Mais pour l’équipe de gestion, il y a des contraintes fortes : « il faut investir avant le 15 juin » dit la loi.

Notre analyse est qu’on n’est plus dans l’investissement mais dans le placement, car on est dans une logique de rush. Nous ne sommes pas intéressés par cette approche.

Est-ce que les PME cibles sont nécessairement dans le domaine des technologies ?

On est en train de vivre une vraie révolution industrielle avec des PME en forte croissance dans des secteurs traditionnels. Voir par exemple en 2010 Resto In, une petite PME qui est sur un métier de base : la livraison des restaurants. On a investi 7 millions et on a plus que doublé notre investissement lors du rachat par la Poste.

Est-ce que votre secteur ne souffre pas trop du caractère fortement évolutif de l’ISF ?

En 15 ans, on a changé de règles plus de 7 fois, cela déstabilise un écosystème qui met du temps à se structurer. Cette classe d’actifs a permis le développement d’une cinquantaine de société de gestion, on va assister à une démocratisation progressive du capital développement dans les années à venir.

FL/EF