Est-il temps de revenir sur les émergents ? Ce n’est certainement pas Jean-Jacques Durand et Romain Bordenave, gérants du fonds Rothschild Emerging Bonds (LU1160351208) qui diront le contraire.
La situation économique des émergents tend à se stabiliser, grâce notamment au rebond des matières premières, de fait, les investisseurs reviennent sur la classe d’actifs. Avec parfois des arguments objectifs.
Dans le cas du fonds Rothschild Emerging Bonds, on assiste à une performance positive de près de 4% depuis le début de l’année. Certes le fonds est volatil et affiche dans le domaine un profil de type fonds action avec un écart-type de 15,60 sur 3 ans, soit plus que celle du CAC 40.
Mais il est vrai que les gérants n’hésitent pas à investir dans des obligations haut rendement avec moins de 10% des encours du portefeuille placé en Investment grade.
Mais les résultats sont là : 7,30% par an sur 10 ans… soit 2,70% de mieux par an que la catégorie à laquelle il appartient. Le fonds se classe au premier percentile sur 1 an, 3 et 5 ans… avec il est vrai une certaine disparité : percentile 1 en 2015, percentile 92 en 2010 avec une performance de 4,90%.
Bref, un fonds pour investir capable de supporter une certaine volatilité avec une équipe qui se positionne volontiers là où les autres hésitent à aller. Récemment, alors que la classe politique locale est dans la tourmente, le fonds a adopté des positions sur le Brésil qui «a apporté l'une des contributions les plus importantes, sachant que les obligations brésiliennes ont bénéficié des enquêtes actuelles sur les affaires de corruption visant l'ancien président Lula (…). »
Reste à savoir comment réagira cet emerging bonds face à l’évolution des taux d’intérêts. En effet, 60% du portefeuille est composé de papiers s’échelonnant de 5 ans à plus de 10 ans (30% d’obligations avec une maturité supérieure à 10 ans).
EF/FL