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Est-il temps de revenir sur les émergents ? Marc Girault, fondateur du HMG Finance, gérant du fonds HMG Globetrotter, explique pourquoi ?

Les marchés émergents, stop ou encore ?

Je dirais « à nouveau », donc plutôt encore. On a traversé une longue nuit des émergents, mais depuis le début de l’année le sentiment de marché a changé.

Depuis 2013, il y avait beaucoup de facteurs de doute, avec la baisse des matières premières, en particulier du pétrole, dont les émergents sont producteurs. Mais on s’aperçoit que la baisse des matières premières n’est pas nécessairement un problème pour tous les émergents.

Bref, depuis le début de l’année le marché est devenu plus discriminant.

Vos 3 pays favoris ?

On aime bien les pays réputés « matières premières » mais en fait peu sensibles. Comme par exemple le Chili. Certes le pays est un gros exportateur de cuivre… mais c’est aussi un important acheteur de pétrole. L’un dans l’autre, la baisse des matières premières a été une bonne chose pour l’économie chilienne. D’autant que la devise a beaucoup baissé : la baisse du cuivre n’a pas eu tant d’impact.

A cela s’ajoute le fait que le Chili a un marché financier profond, avec des caisses de retraites actives.

En Afrique, on a la même chose avec le Kenya ou le Sénégal qui n’est pas encore dans l’indice Frontières MSCI. Ce marché connaîtra une forte réévaluation quand il rentrera dans l’indice.

Des marchés dont vous restez à distance ?

L’Afrique du Sud. Longtemps ce pays a été à la pointe de l’Afrique sub-saharienne mais il a des problèmes relativement profonds au niveau politique qui aujourd’hui deviennent difficiles. C’est juste l’inverse du Nigéria qui lui, en dépit de vrais problèmes, confirme son statut de leader régional.

Et puis il y a l’Inde. Certes le pays a un nouveau président mais il ne faut pas sous-estimer le temps nécessaire pour faire bouger les choses dans ce pays. Le marché indien est extrêmement cher avec nombre de valeurs affublées d’un PER à 50…

Sur 10 ans votre fonds affiche un beau parcours, mais les dernières années n’ont pas été flamboyantes…. Que faut-il en penser ?

Nous investissons dans des entreprises pour leur croissance à long terme, pas pour suivre la dernière mode des marchés. Regardez la performance boursière de la Chine fin 2014 : un feu de paille !

Notre recherche de la croissance sous-évaluée, notre approche value et contrariante, nous a  conduit à privilégier ces dernières années des investissements dans des pays dont les marchés se sont détournés à cause de leur exposition aux matières premières. Il y a eu une  traversée boursière du désert pendant laquelle les entreprises ont efficacement continué à développer leurs affaires.

Après le sell-off, les marchés redeviennent plus discriminants, et le travail fait par ces entreprises commence à attirer l’attention, ce qui devrait se traduire par, à nouveau, de beaux parcours boursiers. On en voit les prémices : HMG Globetrotter est en légère hausse depuis le début de l’année.

fl/ef