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L’immobilier d’investissement dans un contexte de taux bas… en train de remonter. Tel est le thème de la table ronde qui a réuni hier pour la première journée de la convention Actualis 3 intervenants de renom : Gilles de Robien (ancien ministre de l’équipement, des transports, du logement et du tourisme… ancien maire d’Amiens, ancien député de la Somme), Arnaud Boquet (directeur général de Groupe Edouard Denis) et Damien Dierickx, gérant de fonds immobiliers chez Aviva Investors .

Morceaux choisis.

1/ Le contexte de taux bas… touche à sa fin. Quelles conséquences sur les investisseurs ?

Gilles de Robien : « Le plus important, c’est la distorsion entre les taux d’emprunts et l’inflation. Et le vrai risque en cas de remontée des taux c’est sur la dette de l’Etat et son budget ».

2/ Et si l’avantage fiscal était, lui aussi, raboté ?

Gilles de Robien : « Ce serait une erreur : un gouvernement ne peut pas éviter de mettre en parallèle la croissance économique liée à l’activité immobilière et la perte de recette fiscale. »

3/ Cette fiscalité n’est-elle pas inflationniste sur les prix de l’immobilier?

Arnaud Boquet : « Il existe une vraie transparence des prix dorénavant avec Internet, s’il y a une inflation aujourd’hui elle vient des normes. La marge du promoteur est souvent plus faible que la rémunération du commercialisateur. »

Gilles de Robien : « On peut prendre l’exemple des APL pour les étudiants qui ont eu tendance à faire augmenter les loyers mais qui ont permis également de rénover les logements et de multiplier l’offre en rassurant les propriétaires. Le marché de l’immobilier doit rester attractif en termes de marge pour inciter les investisseurs à s’y positionner. Il faut avant tout responsabiliser les acquéreurs ; je pense en particulier à ces investisseurs qui n’avaient jamais vu où ils investissaient… »

4/ Comment est le marché à l’international, en particulier en Allemagne dont on parle de plus en plus ?

Damien Dierickx : « Alors qu’en France on compte près de 55% de propriétaires, en Allemagne on a essentiellement un marché de locataires, avec des prix très bas, de l’ordre de 6 euros le m2 à Berlin ou de 8 euros le m2 à Dusseldorf. Mais attention, on est sur des standards très différents avec une qualité de prestation souvent inférieure ».

5/ Le patrimoine des Français ne comporte-t-il pas déjà trop d’immobilier ?

Arnaud Boquet : « Les besoins de logement sont toujours aussi présents.»

Gilles de Robien : « Il ne faut pas négliger l’effet social d’être propriétaire et la sécurité. Une population de propriétaires induit un meilleur entretien du patrimoine. »


FL/EF