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Gérard Moulin gérant du fonds Amplegest Pricing Power (FR0010375600) décrypte son fonds qui vient juste d’obtenir sa 5ème étoile.

Comment détecter l’érosion du pricing power dans une entreprise ?

Nous travaillons dans un univers de 800 valeurs pour n’en retenir qu’une petite trentaine. Pour ce faire nous regardons différents critères tels que la force des barrières à l’entrée, l’évolution du CA (1) ou bien encore les chocs de croissance. C’est d’ailleurs un choc de croissance à la baisse (sans explication probante sur le moment) qui nous a permis de déceler une perte du pricing power chez Eutelstat (2).

Autre exemple. L’année dernière la société De Longhi a connu un effritement de sa marge et une rupture dans la croissance. Et, le positionnement marketing de la société (vente non maitrisée sur internet) était pour nous des signaux d’allégement.

Que s’est-il passé en 2016 alors que le fonds nous avait habitués à des performances plus flatteuses ?

Jusque fin octobre 2016, tout allait bien. Puis Donald Trump a été élu…

Il faut remonter en 1989 ou en 2009 pour trouver une rotation sectorielle aussi forte que celle intervenue lors de la 2ème semaine de novembre. Elle s’explique principalement par le programme économique de Trump : ses positions sur le Mexique, la Chine, l’environnement, entre autres. Les effets d’annonce ont entrainé une baisse de 4,5% en un après-midi des valeurs à forte visibilité.

Mais, malgré cela, le fonds vient d’obtenir une 5ème étoile !

Le risque politique français est-il pris en compte dans la gestion de votre portefeuille ?

Les valeurs pricing power devraient faire mieux, même dans le pire des cas : de façon générale, elles rebondissent mieux que la moyenne après les chocs.

En attendant, la poche cash du fonds a été augmentée de 2% à 7%. En cas de scénario noir nous porterons la poche de cash à son maximum, soit 20%. Espérons, dans ce cas, que les législatives de juin viendront modérer le scénario du pire.

EF/FL

Voir aussi

  1. Analyse sur 4 ans. Le CA à Périmètre et taux de Change Constants soit CA à PCC : analyser sur la période de 4 ans l’entreprise avec les mêmes paramètres (ne pas tenir compte d’éventuelles fusion ou acquisition par exemple). Ce CA doit être en croissance de 4% par an.
  2. Sur une publication de résultat, le CA à PCC d’Eutelstat (entreprise de communication via satellite) est passé de 6% de croissance par an à seulement 2%.