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Le point sur les actions européennes avec Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.

Quelles sont les raisons de préférer les actions de la zone euro ?

La reprise du crédit encouragée par la BCE montre que l’Europe a évité le piège de la déflation. Du côté des entreprises et des ménages, nous avons de bons indicateurs qui proviennent à la fois d’une politique monétaire accommodante, d’un euro faiblement valorisé par rapport au dollar, de la reprise économique mondiale et de l’amélioration très sensible des conditions de l’emploi.

Cette reprise du cycle économique européen va soutenir les bénéfices des entreprises, dont la croissance devrait être forte et durable, car nous sommes en début de cycle.

Certes, les actions européennes ne sont pas forcément bon marché d’un point de vue historique, mais comparées aux autres classes d’actifs disponibles en Europe (comme les obligations), le rendement est non seulement supérieur mais va augmenter avec la croissance bénéficiaire. Pour l’heure, seules les actions permettent d’obtenir un rendement convaincant en Europe.

Un point de vigilance toute de même. La survalorisation des actions américaines doit inciter à la prudence dans l’allocation : si les actions US venaient à chuter, les actions européennes ne seraient momentanément pas épargnées.

Que pensez des actions britanniques ?

Nous revenons sur les actions britanniques. Les grandes capitalisations britanniques ne sont exposées à l’économie anglaise que pour 20% environ de leur chiffre d’affaires. Elles vont donc largement profiter de la baisse de la livre sterling et de la reprise économique mondiale. Ceci devrait plus que compenser le coût du Brexit. Notons d’ailleurs que l’économie anglaise résiste plutôt bien aujourd’hui.

L’adage « sell in may and go away » est-il opportun au regard du contexte ?

Non. Dans le cas présent, nous pensons que l’adage ne s’applique pas. Compte tenu du fort rallye et de quelques déceptions dans l’économie US, nous avons tout de même un peu réduit nos investissements dans nos expositions sectorielles : nous avons pris nos bénéfices sur les bancaires et acheté des valeurs de la santé (1).

Nous maintenons notre surpondération en actions européennes, émergentes et japonaises au détriment des actions américaines.

EF/FL 

Voir aussi

(1)« Nous réduisons ainsi notre exposition au cycle, tout en bénéficiant des valorisations déprimées du secteur de la santé C’est par ailleurs une excellente opportunité pour investir sur un thème qui bénéficie de la puissante tendance du vieillissement de la population, et ceci à un prix raisonnable. »