Newsletters Patrimoine24

« Quand je vois un fonds ISR avec en portefeuille une société comme RyanAir, avec ce que l’on sait de son mode de management, je rigole… ». Barbe et cheveux au vent, le patron new age d’Athymis Gestion , Stéphane Toullieux n’hésite pas user de la métaphore pour se faire comprendre.

Son dernier fonds, Athymis Better Life (FR0013261765), qui sélectionne des « entreprises qui contribuent selon nous à bâtir un monde meilleur », illustre l’approche rebelle de l’ISR que porte son promoteur.

Derrière l’affichage, les effets d’annonce et le greenwashing, Toullieux se veut en rupture avec les fonds qui n’ont d’ISR que le label. « Il faut arrêter avec l’approche « Best in class » qui consiste à investir dans des sociétés peu recommandables au prétexte qu’elles font mieux, ou moins pire, que leurs concurrents. J’assume d’exclure des secteurs comme l’armement, le jeu, le tabac ou l’alcool ».

Bref Stéphane Toullieux veut faire de l’ISR authentique !

Concrètement, Better Life, en bon fonds de conviction, compte une trentaine de lignes avec des valeurs telles que Pure Circle, spécialiste du stevia, une plante alternative au sucre ou Salesforce dont 1% du chiffre d’affaires, mais aussi du temps des salariés, sont consacrés à des projets de société.

A côté de l’exclusion, l’équipe de gestion a des secteurs de prédilection : santé, énergie renouvelables, nouveaux modes de consommation… « Dans le secteur pharmaceutique, on ne prend pas de « big pharma » mais plutôt des acteurs comme BioMérieux qui est engagé depuis de longues années dans l’aide aux pays en développement. »

L’analyse des errements de l’investissement responsable, mis à toutes les sauces, est fondée ; le choix d’une approche exigeante est convaincant. Reste à savoir si les investisseurs suivront Stéphane Toullieux dans cette croisade.

FL/EF