Newsletters Patrimoine24

Comptant parmi les spécialistes des marchés émergents, Bruno Vanier, président de Gemway, partage ses convictions.

Les marchés émergents ont le vent en poupe, après GemEquity qui enregistre de belles performances, vous lancez GemAsia… comment s’explique le désintérêt des investisseurs pour l’Amérique Latine et l’Afrique ?

La réalité est qu’en 2017 la performance de l’Asie a un peu écrasé le reste des émergents et que l’Asie représente ¾ de l’indice émergent. Bref c’est là qu’il y a le plus d’opportunités : on trouve des sociétés uniques en Chine et aussi en Inde comme Samsung TSMC, Alibaba…

Face à cela, il y a sans doute moins de valeur à extraire en Amérique Latine, en Afrique ou en Europe de l’Est. Bien sûr, on trouve de belles valeurs en Amérique Latine, Mercato Libre par exemple en Argentine, mais il s’agit d’acteurs essentiellement locaux.

La Chine est-elle encore un pays émergent ?

Oui, absolument. En raison de la forte augmentation du revenu par habitant, de l’émergence d’une classe moyenne. Le pays bouge très vite mais on est encore en deçà des niveaux des économies développées. D’autres pays ont moins de raisons de rester parmi les émergents, la Corée du Sud ou Taiwan.

Ceci dit, le statut de la Chine est incontestablement en train de changer : dans l’univers des technologies par exemple il y a de grands leaders en Corée ou à Taiwan mais demain ce sera la Chine. Je pense en particulier à la 5G où vraisemblablement ce sont les Chinois qui seront les leaders.

Les émergents, c’est plus une affaire de pays ou de secteurs ?

Ca dépend de ce qu’on regarde. Quand on s’intéresse à Apple, on regarde les fournisseurs d’Apple où qu’ils soient. On ne regarde les banques en général, mais les opportunités offertes par des marchés ou des segments de clientèle.

Sur les émergents, les positions bougent très vite, il faut être capable de s’adapter. Ainsi l’Inde est clairement seconde par rapport à la Chine, c’est un pays pré-émergent ; en même temps  sur 20 ans l’indice indien a enregistré une progression plus forte que l’indice chinois. L’Inde a toujours été plus respectueuse du coût du capital. En Inde, tout nous intéresse, ce qui n’est plus le cas en Chine.

fl/eb