Les paris de David Zahn, directeur Europe des produits de taux chez Franklin Templeton.
Dans quelle mesure les taux des États-Unis et de la zone euro peuvent-ils diverger?
En 2018, les écarts devraient se poursuivre entre taux américains et européens. La Fed a déjà pris des mesures pour relever les taux d'intérêt à court terme et réduire la taille de son bilan.
En Europe, la situation reste très différente. La BCE a maintenu son engagement de QE jusqu'à la fin du mois de septembre. La BCE n'augmentera pas ses taux tant que l'inflation dans la zone euro n'atteindra pas sa cible de 2 %. Il est peu probable que cela se produise avant 2020. Nous pensons donc que les taux en Europe resteront stables dans un avenir proche.
En 2018, quels sont les 3 segments obligataires au sein desquels investir ?
Même si l'inflation restera probablement inférieure à 2 %, certaines obligations indexées sur l'inflation représentent une opportunité si l'inflation demeure à son niveau actuel ou augmente légèrement.
Il y a aussi le marché des obligations d’entreprise « Investment Grade » : les entreprises continuent d'être soutenues par la Banque centrale européenne, l’essentiel de la réduction du QE ayant concerné les obligations d'État.
Enfin, les élections italiennes se dérouleront en mars prochain et nous pourrions assister à une certaine volatilité qui pourrait se traduire par une hausse des rendements. Étant donné que les fondamentaux en Italie resteront solides, nous pourrions identifier des opportunités sur les obligations italiennes.
... et les 3 à éviter ?
Il reste un certain nombre de risques politiques en Espagne.
Les obligations d'État françaises semblent chères et le marché est trop favorable aux réformes de Macron : Macron est encore nouveau dans son rôle de Président et il y a peut-être un hoquet à venir. Les prix du marché indiquent que Macron exécutera toutes ses réformes sans aucun problème, mais cela est peut-être un peu trop optimiste.
Enfin, alors que le système bancaire européen continue de subir des réformes et est en bien meilleure santé qu'il y a quelques années, nous restons prudents sur les dettes subordonnées comme les AT1 et les CoCos. Ces instruments se sont plutôt bien comportés il y a quelques années et ont continué à progresser, mais maintenant nous pensons qu'ils sont trop chers.