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Synthèse de l’intervention de Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion dette émergente chez JP Morgan AM à la Conférence annuelle du 6 février dernier. 

"Après avoir connu plusieurs années de crise, les pays émergents profitent, depuis 2016, d’une embellie économique. À tel point que l’investissement sur les marchés émergents est devenu, en un an, plus consensuel. Le moment demeure cependant opportun pour s’y positionner, notamment sur l’obligataire, car les émergents profitent de conditions macroéconomiques et microéconomiques attractives. […]

La reprise économique des émergents se confirme dans la durée. À la croissance du PIB se conjugue la bonne santé des entreprises, en particulier depuis septembre 2016. Elles s’appuient sur de confortables liquidités et les taux de défaut demeurent à de bas niveaux. […]. Malgré ces indicateurs encourageants, les investisseurs ne sont encore que modérément positionnés sur les marchés émergents, dont le cycle d’expansion économique a débuté plus tardivement que dans les pays développés.

Le momentum demeure favorable pour y prendre des positions, sous l’effet conjugué de trois facteurs. D’une part, les matières premières, qui affichent de fortes corrélations avec les marchés émergents, affichent des niveaux intéressants. D’autre part, le dollar demeure relativement faible, dans un contexte économique plus globalement défavorable aux Etats-Unis.

Nous anticipons d’importantes rotations de flux de capitaux, qui devraient se déporter des Etats-Unis vers d’autres régions et soutenir ainsi des monnaies telles que le yen, l’euro et les devises émergentes. Enfin, l’économie chinoise a su rassurer, affichant des preuves de stabilité, grâce à une économie désormais soutenue par sa consommation intérieure et l’amélioration de la qualité de sa production.

Le véritable enjeu de l’année 2018 consistera en un retour de la volatilité sur les marchés mondiaux, causée, au second semestre, par les probables relèvements de taux dans les pays développés, ainsi que par les diverses incertitudes politiques qui demeurent dans certains pays émergents. […]

Un contexte qui nécessitera de faire preuve de flexibilité, tant dans la sélection de valeurs que dans le choix des pays d’investissement. […]

En termes d’allocation géographique, nous favorisons l’obligataire des pays dont la reprise est plus tardive et qui démontrent des perspectives intéressantes sur le haut rendement, comme la Russie, l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Indonésie. Nous intégrons également des pays qui présentent des éléments pouvant agir comme des catalyseurs, comme le changement de dirigeant en Afrique du Sud. Enfin, nous avons sélectionné les pays qui affichent déjà de la valeur, tels l’Ukraine, l’Argentine ou le Liban."