3 questions à Jean Pitois, directeur du développement de Périal qui gère une des plus grosses SCPI de la place (PFO2).
Quelles sont les grandes tendances du secteur immobilier que vous avez identifiées ?
Il y a bien sûr la remontée des taux d’intérêt, l’immobilier y est sensible. Historiquement, l’écart de rendement entre l’OAT 10 ans et l’immobilier était de 150 pb. Actuellement cet écart est de 250 bp et je pense qu’il va se maintenir en dépit d’une possible hausse des taux d’intérêt. De ce fait, je pense que les revenus distribuables vont augmenter.
Les perspectives du secteur tertiaires sont excellentes au niveau des bureaux, en revanche elles sont plus incertaines au niveau de la distribution avec le développement du commerce électronique. L’enjeu aujourd’hui s’est déplacé au niveau de la logistique du dernier kilomètre.
Il y a aussi un important potentiel dans l’univers des résidences gérées, que ce soit pour les personnes âgées ou pour les étudiants.
Enfin le secteur immobilier est fortement impacté par le développement durable.
Est-ce qu’en s’intéressant au développement durable, Périal ne sacrifie pas un peu à un phénomène de mode ?
Non, car il y a un véritable enjeu. D’une part parce l’immobilier est un secteur qui connait une obsolescence rapide, les normes changent très vite et les contraintes des opérateurs aussi. Regardez Velizy qui était à la mode dans les années 90, aujourd’hui c’est plus problématique en termes d’attractivité.
Quand nous nous intéressons au développement durable, c’est de manière sérieuse, avec de vrais moyens. Périal dispose d’une équipe dédiée de 7 personnes, ce qui est beaucoup pour une structure comme la nôtre.
Et de vrais objectifs : nous visons une baisse de consommation énergétique de 40% sur une période de 8 ans et on veut se rapprocher du seuil jugé pour l’heure incompressible de 200 Kwatts/m2/an.
A côté de la consommation énergétique, nous travaillons aussi sur les consommations d’eau qui sont une source d’économie importante pour les locataires.
Donc, non, nous ne sacrifions pas à un phénomène de mode en travaillant sur le développement durable.
Vous-même, vous êtes investis en SCPI ?
Je dois humblement avouer que non… je viens de l’univers des actifs cotés [AXA IM, NDR]. Mais je suis en train d’évoluer : j’ai découvert le démembrement de SCPI.
C’est une formule qui se révèle astucieuse, pour la préparation de sa retraite par exemple, avec un usufruit cédé qui peut représenter jusqu’à 30% de la valeur d’actif. Cela signifie que vous achetez un bien avec une décote de 30% dont vous récupérerez toute la valeur dans quelques années.