Entre 1998 et 2015, la valeur du patrimoine immobilier des ménages français a augmenté de 133%, contre « seulement » 75% pour leur patrimoine financier. C’est Swiss Life REIM qui le dit dans une note récente.
Bonne nouvelle : les Français sont plus « riches » qu’avant. Le patrimoine brut médian de nos compatriotes a doublé entre 1998 et 2015 pour atteindre 158.000 euros, selon l’enquête sur « Les revenus et le patrimoine des ménages » publiée le 5 juin 2018 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). D’après ce document réalisé auprès de 20.000 foyers français et qui fait référence, cet enrichissement n’a pas profité à tous, loin de là.
Si les actifs détenus par les 10% des ménages les plus aisés ont bondi de 113% entre 1998 et 2015, ceux des 10% les plus modestes ont, dans le même temps, progressé d’à peine 31%. Pire : en euros constants (une fois l’inflation déduite), la valeur du patrimoine des premiers a augmenté de 67% alors qu’elle a… baissé de 46% pour les seconds. La crise financière de 2008 est, il est vrai, passée par là.
Avec la baisse des taux d’intérêt mise en place par la Banque centrale européenne (BCE) pour relancer l’activité économique sur le Vieux continent, la rentabilité des produits financiers s’est fortement érodée. Or, le patrimoine des 10% des ménages les plus modestes est constitué uniquement de comptes courants et de livrets d’épargne. Avec des actifs nettement plus diversifiés, les franges les plus fortunées de la population ont, elles, nettement mieux résisté à la chute des taux.
En réalité, l’étude de l’Insee montre que si le patrimoine des Français a globalement augmenté, c’est en très grande partie grâce à leurs investissements dans la « pierre ». Toujours entre 1998 et 2015, la valeur du patrimoine immobilier des foyers tricolores a augmenté de 133%, contre 75% pour leur patrimoine financier, souligne l’institut national de la statistique. Ce phénomène résulte de l’envolée des prix de l’immobilier dans l’ancien et, dans une moindre mesure, dans le neuf.
Cette inflation des prix immobiliers profite tout particulièrement aux classes moyennes et moyennes supérieures. Et pour cause : les biens immobiliers représentent 68% du patrimoine brut global des ménages dont la valeur des actifs est comprise entre 128.500 et 186.500 euros et même jusqu’à 77% du patrimoine de ceux dont la valeur des actifs est comprise entre 245.100 et 319.100 euros.
Les Français semblent d’ailleurs avoir saisi l’intérêt de posséder des biens immobiliers. Hormis les 30% des ménages les moins aisés qui demeurent très largement locataires, les 70% restants (à partir de 61.300 euros de patrimoine brut) ont de plus en plus accès à la propriété. Près de 80% d’entre eux étaient propriétaires en 2015, contre 76% en 1998.
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