Investir dans l’égalité hommes-femmes n’est pas une démarche nouvelle, de nombreux fonds l’ayant adoptée depuis deux ans (Voir Faut-il investir sur la parité ?). Mais Apicap, en lançant le fonds Women Leadership Capital, dépasse la simple parité : le fonds n’investira que dans des entreprises ayant une femme à leur tête.
Les entreprises dirigées par des femmes n’ont pas la cote auprès des investisseurs. Selon France Invest, association des investisseurs pour la croissance, sur les 60.000 PME et ETI françaises ayant un chiffre d’affaire compris entre 5 et 100 millions, 10.000 sont dirigées par des femmes. Mais elles ne représentent que 4% des transactions de capital-investissement…
Afin de lutter contre cette inégalité d’accès au financement, le collectif Sista (qui regroupe des cheffes d’entreprises, dirigeantes, investisseuses) et le Conseil national du numérique publiaient le mois dernier une charte de bonnes pratiques à destination des fonds d’investissement. 56 opérateurs, dont BpiFrance, Daphni ou encore Idinvest Partners, se sont ainsi engagés à ce que, d’ici 2050, 50% des startups financées soient fondées ou co-fondées par des femmes.
Signataire de cette charte, le groupe est donc au cœur de l’actualité avec son fonds Women Leadership Capital, premier fonds dédié aux PME et ETI de croissance dirigées par des femmes sur le sol français. Face à cette « anomalie de marché », la société de gestion entrevoit une « opportunité d’investissement ».
« Notre principal critère de sélection est qu’une femme dirige la conduite générale de la société », assène Philippe Pronost, co-gérant du fonds. Seront alors exclues toutes valeurs ayant pour directeur général un homme, même si une majorité de femmes composent leurs instances de direction.
Les gérants s’appuient sur deux études publiées par l’institut Montaigne et McKinsey*. Ces travaux établissent que les entreprises dirigées par des femmes sont plus rentables que celles dirigés par des hommes.
Si le fonds répond à une thématique sociétale, Philippe Pronost demeure clair sur les intentions d’Apicap : « nous n’avons pas d’approche militante féministe. Nous misons sur des thèses d’investissement différenciées et sous adressées par l’industrie du private equity ».
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*Pour consulter l’étude de l’institut Montaigne, cliquez ICI.
Pour consulter l’étude de McKinsey, cliquez ICI.