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Près de 50% depuis le début de l’année… Une performance à en rendre jaloux plus d’un alors que dans le même temps l’indice CAC 40 tente de garder une hausse supérieure à 5%. C’est la progression d’un fonds biotech disponible sur la place de Paris qui caracolle en tête, toutes classes d’actifs confondues. Sa recette : investir dans des pépites que les grands laboratoires en mal de brevets se disputent. Des valeurs internationales telles que Neovas, mais aussi Celyad en Belgique ou Sirona Biochem au Canada.

Le phénomène va-t-il durer encore longtemps ? L’exercice de pronostic est toujours hasardeux. Une chose est sûre, sur les 10 dernières années, selon le site de l’agence de notation Morningstar, ce sont des fonds biotech qui arrivent en tête de classement avec des performances de 15 à près de 20% par an : Candriam Equities Biotec, Franklin Biotec, Credit Suisse Biotech, UBS...

Alors, les arbres monteront-ils jusqu’au ciel ? Certains le pensent à en juger par le parcours de quelques valeurs de la cote : Innate Pharma par exemple avec +700% sur 5 ans. Certes, toutes les sociétés du secteur ne sont pas logées à la même enseigne, l’indice Next Biotech d’Euronext n’a fait « que » 115% sur 5 ans. Mais dans le même temps, le CAC ne prenait lui que 21%.

Attention toutefois, malgré l’engouement des investisseurs pour ce marché, la volatilité y est très élevée, le secteur des biotechs reste un terrain de jeu à risque.

Confiante sur le secteur, Virginie Lefebvre-Dutilleul, associée d’EY, avance son argument dans une étude publiée l’année dernière : « La performance inédite de l’industrie des biotechs sur un marché relativement mature est un signal très positif. Les investisseurs misent sur l’avenir et s’engagent massivement auprès des plus petits acteurs, porteurs des prochaines percées technologiques. Cette nouvelle ère d’innovations sera créatrice de valeur pour les entreprises, les investisseurs et les patients. » 

Elle n’en demeure pas moins lucide, dans une interview accordé à la revue spécialisé Chimie-Pharma Hebdo en juillet elle analyse « en 2014, sur la quarantaine d’approbation de mise sur le marché de produits par la FDA, plus de 10 étaient des médicaments issus des biotechnologies. Certains se demandent s’il s’agit d’un effet bulle. Peut-être, mais pas seulement »

L’exemple le plus marquant de cette frénésie est la start-up Axovant. Bloomberg a eu beau jeu de sourire de cette biotech, introduite au NYSE le 11 juin dernier, et qui pèse plus de 315 millions de dollars alors qu’elle ne génère aucun chiffre d’affaires. En effet, Axovant a pour projet de créer un traitement de la maladie d’Alzheimer, prévu pour fin 2017. Avec cette énorme capitalisation, la start-up détient le record de la plus grosse introduction en bourse de l’histoire des biotechs.

Mais d’aucuns commencent à s’interroger : toutes ces promesses de chiffres d’affaires à venir seront-elles tenues ? Quelles sont les valeurs qui échoueront dans la trappe de l’oubli boursier ? Ne risque-t-on d’assister à un remake de la bulle internet du début des années 2000 ?

VL/FL