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Alors qu’elle gère d’ores et déjà 20 milliards de dollars en dettes émergentes, la maison de gestion Pictet entend poursuivre sur cette classe d’actifs au moment où elle juge qu’il existe sur les marchés des « points d’entrés » représentant de véritables « opportunités ».

Reste à savoir, et telle est la problématique posée par Pictet AM au cours de la réunion de ce jour, s’il est préférable d’investir en devises locales ou fortes…

En effet, la gestion des dettes émergentes repose selon le Suisse sur deux piliers : la duration bien sûr, mais aussi la devise ; un paramètre auquel on est bien moins sensible dans l’univers de la gestion actions.

Dans ce domaine, les chiffres sont cruels mais inexorables : la différence de rendement entre dettes émergentes en devises locales et en devises fortes saute aux yeux : -15% en moyenne en 2015 pour la première, et + 1% en moyenne pour la seconde.

 

Le détail du chiffre ne manque pas d’intérêt : comme on peut le constater, l’effet de change négatif a pesé pour 18% de la performance sur l’exercice écoulé.

Quelle sera l’évolution des politiques monétaires des émergents ? Force est de constater qu’aujourd’hui la majorité d’entre eux ont des niveaux d’inflation supérieurs à leurs objectifs, c’est particulièrement flagrant pour des pays comme la Russie qui affiche un taux d’inflation entre 14 et 18% alors que son ambition est de contenir la hausse des prix à un niveau de l’ordre de 4%.

Après une chute globale d’environ 37% des monnaies émergentes au cours des 5 dernières années, Emily Yeo, analyste dette émergente chez Pictet AM, considère que « nous sommes rentrés dans une zone d’opportunités ».

En effet, le niveau de valorisation actuelle du panier des devises émergentes laisse apparaître un recul de 26% par rapport à la moyenne de long terme : soit près de 3 écarts type ! Bref ces devises apparaissent clairement sous-évaluées.

Selon Emily Yeo, il y a là autant de raisons qui justifient de prendre position sur la classe d’actifs : alors que la dette des pays développés offre des perspectives de rendement à l’étiage, la dette souveraine émergente apparait offrir un potentiel de l’ordre de 6 à 7%.

Pour consulter la présentation de Pictet, cliquer ICI.

EF/FL