Le rapport trimestriel de Robeco sur l’actionnariat actif présente les résultats obtenus à l’issue du thème d’engagement visant à réduire la déforestation due à la production de produits de base.
Résumé :
- Principaux succès obtenus en matière de réduction de la déforestation liée à la production de cinq produits de base
- La protection des droits de l’homme dans les zones de conflit, y compris en Ukraine, gagne du terrain
- La saison des votes par procuration pourrait se solder par un changement de la façon dont les AGA sont organisées
Le thème lancé en 2019 était axé sur l’élimination de la déforestation dans les chaînes d’approvisionnement agricole et la restauration des écosystèmes liés à la production de cinq produits de base clés : le cacao, la pâte à papier, le caoutchouc naturel, la viande de bœuf et le soja. Ces produits de base sont tous utilisés à grande échelle dans les secteurs de l’alimentation, des matériaux et des biens de consommation, autant de secteurs dans lesquels Robeco investit.
Objectifs de « non-déforestation » avancés et fixés pour dès 2025, premiers modèles de développement agricole inclusifs d’un point de vue social et environnemental mis en place : tels ont été les principaux succès obtenus. Dans son rapport final, Laura Bosch revient sur les résultats obtenus au cours des trois années du programme de dialogue actionnarial et sur ce qu’il reste à faire.
La protection des droits humains reste une question épineuse, surtout pour les entreprises qui exercent leurs activités ou qui s’approvisionnent dans des zones de conflit. Les régions particulièrement visées sont le Myanmar, la province du Xinjiang en Chine, les territoires palestiniens occupés et l’Ukraine, où la guerre continue de faire rage.
En tant que thème de dialogue actionnarial sur les droits humains, les mesures de due diligence sont plus en plus mises en œuvre dans ces régions troublées. Ghislaine Nadaud dévoile les premiers éléments de réponse des entreprises à la pression internationale croissante sur les droits humains, notamment le renforcement des mesures de due diligence et des systèmes de réclamation.
L’importance du vote
L’utilisation des droits de vote pour inciter les entreprises détenues en portefeuille à soutenir les objectifs de développement durable reste l’un des outils fondamentaux de l’actionnariat actif. Cet outil est principalement utilisé pendant la saison des assemblées générales annuelles, qui ont généralement lieu au cours du deuxième trimestre et qui réunissent protestataires, groupes de défense des droits humains et investisseurs institutionnels traditionnels.
Alors que la saison 2023 des AGA touche à sa fin, Michiel van Esch met en lumière la participation croissante de différentes parties prenantes de la société civile, qu’il s’agisse d’ONG, d’employés, de syndicats ou de manifestants. Il explique qu’il faudrait peut-être modifier la structure des AGA étant donné que les entreprises cherchent à concilier les désirs des actionnaires avec ceux des autres parties prenantes, qui font de plus en plus entendre leur voix.
Les six premiers mois de l’année ont également été mouvementés pour les banques, avec trois faillites aux États-Unis et le rachat forcé de Credit Suisse. Diana Trif passe à la loupe cette crise bancaire de 2023 : elle identifie les principales défaillances en matière de gouvernance qui en ont été la cause et montre comment les investisseurs peuvent éviter que la situation ne se reproduise en exerçant leurs droits de vote par procuration.
Bilan du premier semestre
« Un semestre s’est déjà écoulé et l’heure est au bilan, que ce soit la fin de notre campagne de dialogue actionnarial axé sur la déforestation ou l’élargissement de nos mesures de due diligence concernant les droits humains à la lumière du conflit opposant actuellement la Russie et l’Ukraine », déclare Carola van Lamoen, responsable de l’investissement durable chez Robeco.
« Si les progrès en matière de réduction de la déforestation sont indéniables, il reste encore un long chemin à parcourir pour enrayer la perte de la biodiversité, qui est souvent considérée comme une conséquence de la crise climatique. Ce chemin doit être emprunté par les grandes entreprises, mais aussi les petits exploitants agricoles et les communautés locales qui subissent le plus de pressions pour se conformer à la législation.
Entre-temps, la guerre en Ukraine est entrée dans sa deuxième année. Nous sommes à mi-parcours de notre thème de dialogue actionnarial de trois ans intitulé ‘Mesures de due diligence concernant les droits humains dans les zones touchées par un conflit ou à haut risque’ et nous avons vu les premières entreprises embaucher des spécialistes des droits humains et élaborer des procédures de due diligence efficace. Ces efforts n’ont pas encore donné de résultats visibles, mais nous restons optimistes. »
La gouvernance reste un problème majeur
« Mais ce ne sont pas seulement les zones de conflit qui suscitent des difficultés pour les investisseurs. La mauvaise gouvernance reste un problème majeur, comme en témoignent l’effondrement de trois banques américaines et la fusion imposée à l’ancien géant helvétique Credit Suisse pour éviter une nouvelle crise financière. Nous réfléchissons à la manière dont les événements de ce printemps appellent à une réforme ayant pour vocation d’améliorer la gouvernance plutôt que de se contenter de s’appuyer sur la réglementation.
Dans la dernière partie, nous menons une réflexion, au terme de la saison des AGA de cette année, sur le fait que les ONG, les employés et les communautés locales participent de plus en plus et expriment leurs préoccupations au sujet de questions sociétales. Ces interactions ont même pris, dans des cas extrêmes, un tour violent. Nous pensons que ce phénomène trahit l’absence de canaux efficaces de communication et de dialogue actionnarial entre les entreprises et leurs parties prenantes, et qu’il pourrait conduire à une modification de la structure des AGA telle que nous l’avons toujours connue.
En ce début de second semestre 2023, nous allons poursuivre nos travaux sur la biodiversité au travers de l’initiative Nature Action 100 et commencer à explorer les liens entre transition climatique et préoccupations sociales dans le cadre de notre travail sur la transition équitable. En outre, nous allons renforcer nos mesures de défense des droits humains en ciblant nos efforts sur l’esclavage moderne et nous allons jeter un nouveau regard sur la fiscalité responsable. »
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