Comment tirer parti de la transition verte? Alors que la vulnérabilité de nos ressources naturelles ne cesse de faire la Une de l’actualité, trouver des solutions en faveur d’une économie plus durable est plus urgent que jamais. Pourtant, les engagements actuels ne sont pas à la hauteur des actions d’envergure à mener pour éviter la crise climatique imminente et la perte de biodiversité. Les États, les industries et les particuliers doivent relever collectivement le défi et redoubler d’efforts pour protéger notre planète.
Cette dynamique est source d’opportunités intéressantes pour les investisseurs à long terme. Les entreprises qui proposent des solutions novatrices pour la transition vers une économie plus verte et, in fine, à faible émission de carbone, sont devenues les véritables acteurs de la transition verte. En particulier, l’éventail d’opportunités qui s’offrent aux entreprises proposant des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique et améliorer la qualité de l’eau, du sol et de l’air s’élargit rapidement.
Cependant, l’investissement vert ne doit pas, selon nous, se limiter aux tendances et aux solutions qui ont le vent en poupe. Pour faire apparaître l’ensemble des opportunités, les investisseurs doivent cerner en profondeur les chaînes de valeur vertes qui sous-tendent la transition.
Dans la présente édition de spotlight, nous examinons comment tirer parti au mieux de la transition verte grâce à notre approche d’investissement unique. En explorant une sélection de thèmes environnementaux stratégiques et en évoluant le long de leurs chaînes de valeur respectives, nous mettons à jour les avancées qui ouvrent la voie à une transition verte réussie.
Pourquoi est-il urgent d’investir dans la transition verte?1
L’importance de la transition verte est indéniable. Il ne s’agit pas simplement d’un acte vertueux: il s’agit d’un impératif mondial qui a des implications cruciales pour les investisseurs. Comme l’explique Frank Elderson, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) et vice-président du conseil de surveillance: «L’humanité a besoin de la nature pour survivre, tout comme l’économie et les banques. Plus les espèces disparaissent, moins les écosystèmes dont nous dépendons sont diversifiés. Cela représente un risque financier croissant qui ne peut être ignoré»2.
Les effets du changement climatique, caractérisé par la hausse des températures de la planète, se manifestent par des phénomènes météorologiques plus intenses et plus fréquents. Le dépassement du seuil de 1,5°C pour le réchauffement de la planète d’ici la fin de la décennie menacera les économies, les sociétés et, au final, les investissements.
Face à cette perspective imminente, les États du monde entier prennent des mesures fortes. De nouvelles réglementations, des investissements majeurs et des initiatives vertes sont à l’ordre du jour, comme la loi américaine sur la réduction de l’inflation (US Inflation Reduction Act), qui engage 370 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour soutenir les solutions d’énergie propre. Par ailleurs, la loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi (Infrastructure Investment and Jobs Act) a alloué 72 milliards de dollars aux réseaux de recharge des véhicules électriques et au transport d’énergie propre. Alors que les États redoublent d’efforts pour mettre en oeuvre des réformes centrées sur l’écologie en engageant d’importants financements, les investisseurs qui ne tiennent pas compte de ces transformations dans leurs allocations risquent de passer à côté de performances financières appréciables.
En outre, le paysage mondial se transforme, avec la relocalisation de technologies clés. Les déséquilibres dans les chaînes d’approvisionnement et la recherche croissante de l’autosuffisance poussent les économies occidentales à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine. Cette évolution souligne la volonté réaffirmée de soutenir l’innovation dans les futurs secteurs de croissance et de rééquilibrer l’économie mondiale.
Nos paris thématiques pour la transition verte
La transition verte ne consiste pas seulement à réajuster ses objectifs financiers ou à se précipiter sur la dernière «tendance verte». Une véritable révolution de l’investissement environnemental est à l’oeuvre. En son sein, la transition verte marque un changement de cap stratégique qui est source d’opportunités d’investissement sans précédent.
Si les récents engagements des États et leurs réorientations stratégiques sont prometteurs, ils ne suffisent pas. Atteindre zéro émission nette d’ici à 2050 coûtera à notre société 3 500 milliards de dollars supplémentaires par an3. Cela représente une hausse de 60% par rapport aux niveaux d’investissement actuels et équivaut à la moitié des bénéfices des entreprises mondiales, à un quart des recettes fiscales mondiales et à 7% des dépenses des ménages. En outre, il conviendrait de réorienter 1 000 milliards de dollars de dépenses annuelles mondiales vers les actifs à faibles émissions de carbone4.
Dans le cadre de cette transformation, nous avons identifié quatre grands thèmes qui sous-tendront la transition verte:
Figure 1 : Quatre grands thèmes de la transition verte
Protection des écosystèmes: entreprises championnes des traitements avancés de l’eau et des technologies de réduction de la pollution.
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Efficacité des ressources: entreprises jouant un rôle central dans l’économie circulaire, en particulier celles qui sont spécialisées dans le recyclage des déchets, le traitement des déchets dangereux et la mise au point de logiciels avancés destinés à l’optimisation des matériaux et des processus.
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Mobilité intelligente: entreprises à l’avant-garde de la transition vers les véhicules électriques (VE) et soutenant les innovations en matière de transport durable.
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Énergies du futur: entreprises qui facilitent la transition vers des sources d’énergie plus vertes, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables telles que le solaire et l’éolien, auxquelles s’ajoutent les fournisseurs d’infrastructures d’électrification, notamment les réseaux électriques réglementés.
Ces quatre grands thèmes sont interdépendants. La protection des écosystèmes garantit la durabilité des ressources vitales comme l’eau, mais bénéficie également de l’efficacité des ressources à travers la réduction des déchets, l’amélioration de l’utilisation des matériaux et leur réutilisation. Portée par la technologie avancée des semiconducteurs, la mobilité intelligente accélère la tendance à l’électrification des transports et à la réduction des émissions qui en découle. Parallèlement, on assiste à un abandon des combustibles fossiles et à une réorientation vers de nouvelles sources d’énergie. Les synergies combinées de ces quatre grands thèmes contribueront à nous rapprocher de l’objectif d’une planète verte.
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1. Le commentaire est donné exclusivement à titre d’illustration et ne constitue pas une offre, une sollicitation ni une recommandation d’acheter, de détenir ou de vendre des investissements et ne tient pas compte de la situation particulière d’un investisseur.
2. BCE, The economy and banks need nature to survive, juin 2023
3. McKinsey,The net zero transition: What it would cost, what it could bring, janvier 2022
4. FEM, What’s the price of a green economy? An extra $3.5 trillion a year, janvier 2022
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