Le portefeuille en éventail sur leur transat, les investisseurs nourrissaient peut-être l’espoir de trouver à leur retour un environnement de marché plus apaisé que celui qu’ils avaient laissé en bouclant leur valise estivale. Mais il n’y pas de miracle. Les problèmes demeurent. Voire, se multiplient. Sous l’effet du réchauffement inflationniste, la croissance a connu, cet été, un épisode de sécheresse sans précédent. Et se conjugue désormais avec le nouveau risque d’un typhon immobilier en Chine laissant toujours planer la crainte d’un arrêt imminent du second moteur économique mondial - alors que le premier ne va pas fort. Parallèlement, en Europe, l’embrouillamini énergétique persiste avec la perspective que les soucis de tuyauterie gazière ne seront pas résolus lorsque l’hiver sera venu. Alors forcément, faute de prévisions météorologiques à deux mois, les anticipations d’inflation - notamment sur le gaz (graphique) - s’emballent.
Et la nature humaine est ainsi faite que les craintes liées au cumul des risques ont cédé la place à l’irrépressible besoin de trouver des responsables. Le casting étant large, ce sont les banquiers centraux qui ont pris pour tout le monde à la veille du rendez-vous annuel de Jackson Hole. Accusés de cécité sur le caractère transitoire du phénomène tel qu’ils le qualifiaient il y a encore un an, les grands argentiers étaient sous le feu des critiques à l’ouverture du symposium. Ce alors que les prix continuent de planer à haute altitude - 8,9 % et 8,5 % sur un an en juillet respectivement en zone euro et aux États-Unis. En toile de fond de la célèbre vallée du Wyoming, les imposants sommets de Grand Teton sont à l’image de ce que représente l’inflation depuis la plaine où se tient le pince-fesses monétaire. Conscient que les simples mondanités ne suffiront pas à panser une crédibilité égratignée, Jerome Powell a donc réaffirmé vendredi sa volonté de ramener, coûte que coûte, l'inflation à la raison. C’était bien la moindre des choses. Et peu importe si l’économie doit aller se crasher sur le mur de la récession ! Au grand maux, les grands remèdes… C’est un peu le leitmotiv de la rentrée.
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