Notre scénario central, les grands banquiers centraux de la planète, lors de la réunion annuelle à Jackson Hole, ont confirmé que le combat contre l’inflation n’était pas terminé. Néanmoins, deux facteurs ont nettement changé. En premier lieu le degré d’urgence : les taux sont maintenant en territoire restrictif et l’inflation cœur s’est stabilisée en Europe et a commencé à refluer aux États-Unis. En second lieu, les Banques Centrales deviennent plus que jamais dépendantes des données d’inflation (en Europe en particulier) mais aussi des données d’emploi et de salaires, aux États-Unis où la décroissance de l’inflation ne pourra être pérenne qu’avec la diminution des pressions salariales. Le scénario d’un ralentissement ordonné gagne du terrain et nous devrions donc voir la pression sur les parties longues des courbes de taux s’estomper d’ici la fin de l’année.
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Dans ce contexte, la BCE et la Fed ne devraient plus relever leurs taux directeurs qu’une fois au maximum, avant de les maintenir durant une période de plusieurs trimestres, en surveillant le reflux de l’inflation. Les courbes anticipant dorénavant ce scénario, nous maintenons nos objectifs de taux longs à respectivement 2,50 %, 3,00 % et 3,75 % en Allemagne, France et États-Unis sur la maturité 10 ans dans les mois qui viennent. Ce scénario conforte notre vue positive sur les actifs crédit, en particulier le segment le mieux noté du marché spéculatif à haut rendement, où le portage devrait continuer de rémunérer le risque pris. De surcroît, les mécanismes de compensation entre taux d’intérêt et marges de crédit sont toujours à l’œuvre assurant une moindre volatilité de la classe d’actifs dans les périodes de stress. Les mauvaises nouvelles en provenance de Chine et les incertitudes sur le comportement des Banques Centrales face à l’inflation ont fait modestement refluer les indices actions au mois d’août. Cela traduit les interrogations des marchés quant aux impacts de la lutte contre l’inflation, tant sur les taux d’intérêt que sur la croissance. Le ralentissement attendu des différentes économies face à de moindres inquiétudes sur les taux d’intérêt devrait créer des épisodes de volatilité qui permettront de se repositionner sur les marchés actions dans les mois qui viennent, nous conduisant à conserver notre approche de légère prudence tactique sur les actifs risqués.
Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué, Directeur des gestions OFI INVEST
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