Édito
Embrasement du Proche-Orient, guerre en Ukraine, multipolarisation du monde, dérèglement climatique, inflation, restrictions monétaires, récession… À moins d'avoir séjourné depuis plusieurs années aux confins de la galaxie, il n'aura échappé à personne que ce n'est pas la grande forme ici bas. À se demander si ce mauvais karma va, un jour, prendre fin. Sur la question, tout du moins son aspect économique, la Banque Mondiale et le FMI ont tenté, il y a une dizaine de jours, d'apporter un faisceau de lumière aux ténèbres conjoncturelles actuelles. Et autant le dire d'emblée, le forum annuel des deux institutions a surtout contribué à plomber un peu plus l'ambiance. En substance, la seule certitude actuelle, c'est qu'il n'y en a pas. Ou peut-être si, une : en matière d'atterrissage, l'Europe devrait rejoindre le tarmac comme Evgueni Prigojine. Mais, si le hard landing et la récession ne pourront être évités sur le Vieux continent, la question reste entière pour les autres moteurs économiques mondiaux.
Difficile, en effet, de trouver un consensus sur la trajectoire qui attend les économies américaine et chinoise. Si les observateurs s'accordent sur le fait que les États-Unis n'échapperont pas à un atterrissage, celui-ci devrait se faire en douceur. À la faveur notamment d'amortisseurs comme l'épargne des ménages ou la capacité d'endettement des entreprises. Au-delà, c'est l'hypertrophie de la dette américaine qui brouille les radars. Le cas de la Chine fait également débat. Décollera, décollera pas ? Lesté par un secteur immobilier qui pèse aussi lourd qu'un âne mort - ou plutôt une baleine -, l'empire du Milieu devrait mettre un certain temps avant de retrouver de l'altitude. S'il y parvient. Car déjà certains s'interrogent sur une possible japonisation de l'économie chinoise. Dans cette morosité ambiante, la croissance mondiale ne devrait donc pas dépasser les 3 % cette année et 2,9 % l'an prochain, selon le FMI. Pire, l'institution estime que les économies occidentales ne devraient pas sortir la tête de leur trou avant 2028. Une presque décennie pour rien qui devrait avoir pour conséquence une procrastination sévère en matière de verdissement de l'économie mondiale. En clair, l'actuel mauvais karma pourrait être, en réalité, de longue durée.
Performances
Classes d'actifs
À l'exact inverse de la précédente, pas une seule classe d'actifs n'a échappé au bain baissier, la semaine passée. À commencer par les actifs risqués et, au premier rang desquels, les actions qui signent la plus forte baisse hebdomadaire. Une fébrilité qui tient à la complexité de l'environnement de marché. La guerre au Proche-Orient, la prise de parole de Jerome Powell, la reprise des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis… Les investisseurs ne manquent pas de sujets d'inquiétude et d'interrogation. Malgré l'appréciation des cours du pétrole (ceux du Brent se maintiennent au-dessus des 90 dollars le baril), les matières premières reculent légèrement sur la semaine.
Actions
Il n'y avait, la semaine passée, aucune zone géographique pour rattraper l'autre. Toutes les places ont nettement fini dans le rouge. La palme revient aux marchés européens et émergents. Réunions monétaires en approche, contexte géopolitique fortement dégradé, horizon économique et commercial assombri… Les raisons à cette ambiance délétère justifient l'ampleur de la baisse enregistrée par les indices. Dans ce contexte, seul le marché américain parvient à afficher une performance de plus de 10 % depuis janvier. À l'inverse, l'Asie Pacifique (pénalisée par la déception de la reprise chinoise) creuse un peu plus son recul.
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