Pékin, Washington : le dégel ?
Après une reprise post-Covid beaucoup trop poussive qui a suscité une certaine déception, la Chine focalise un peu moins l'attention d'investisseurs désormais accaparés par les tensions géopolitiques mondiales. Et pourtant, malgré ce contexte, les relations entre Pékin et Washington semblent en voie d'amélioration. C'est d'ailleurs l'une des priorités de Pékin, en particulier avec les élections américaines de 2024. Récemment, de nombreux échanges entre les parties ont débouché sur un dialogue constructif témoignant d'une volonté commune de reconnaître ses différences et de rechercher des solutions. La visite du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, aux États-Unis a été le prélude à la participation du président Xi Jinping au sommet de l'APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), prévu mi-novembre à San Francisco.
Un stade du cycle économique différent
Dans le sillage d'un net ralentissement de la croissance sur les deux premiers trimestres, des signes de reprise se font sentir, notamment dans le domaine industriel. Parallèlement, le gouvernement fait montre d'interventionnisme pour stabiliser les prix de l'immobilier avec des politiques de soutien "traditionnelles", comme la levée des restrictions à l'achat d'un logement et la baisse des taux hypothécaires. De sorte que, les prix de l'immobilier dans les villes de niveau 1 (Tier 1) commencent à se stabiliser tandis que, dans celles de niveau 2 et 3 (Tier 2 et Tier 3), ils baissent mais à un rythme plus lent. Malgré tout, le positionnement des investisseurs en Chine est à son plus bas niveau cyclique depuis cinq ans. Du reste, la reprise devrait permettre une amélioration de la situation d'autant plus rapide que la Chine est à un stade du cycle économique très différent de celui des autres grandes économies. L'inflation n'y est, par exemple, pas un problème. En outre, le pays bénéficie encore de marge de manœuvre budgétaire et d'une politique monétaire accommodante.
Les obligations d'État chinoises
Compte tenu de son absence de corrélation avec d'autres pays, la Chine peut ainsi être considérée comme un bon instrument de diversification des risques. En matière d'investissement, les obligations offshore chinoises et les obligations d'État chinoises (CGB) offrent, à ce titre, des performances intéressantes qui suscitent un intérêt grandissant. Elles sont, en effet, largement considérées comme un moyen plus défensif pour les investisseurs de participer au marché. Surtout pour un portefeuille global principalement exposé à des classes d'actifs libellés en dollars américains. En outre, elles sont liquides, ce qui constitue aussi un mécanisme de couverture. L'obligation d'État chinoise à 10 ans offre actuellement un rendement d'environ 2,7 %. Or, compte tenu du différentiel de taux d'intérêt entre les États-Unis et la Chine, les coûts de couverture pourraient permettre d'obtenir un rendement supérieur à 5 %, comparable à celui des bons du Trésor américain.
La réallocation des capitaux
À plus long terme, l'amélioration des bénéfices et l'accroissement de la prospérité vont devenir des facteurs essentiels à la confiance des investisseurs. Pékin en est conscient et tout porte à croire qu'une politique de soutien plus ciblée sera mise en place pour atteindre les objectifs de croissance du pays. Par ailleurs, la réallocation des capitaux en Chine est de nature à enclencher une dynamique favorable et susciter un fort regain d'intérêt au niveau international. Au-delà, les investisseurs doivent également prendre conscience de la dimension et donc de l'importance de l'économie chinoise. En conséquence, ils doivent choisir si la Chine n'est qu'une simple brique d'exposition aux marchés émergents ou un domaine d'intérêt particulier.
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