Édito :
Vraiment, après un an de silence radio, ils n'avaient rien de mieux à se dire. Bien sûr, ils ont joué la bromance de façade - dont la photo officielle aurait pu être affublée d'un emoji "cœur avec les doigts". Mais pour deux leaders d'un monde en déliquescence, deux partenaires commerciaux d'importance (Cf. graphique), ils auraient pu, par exemple, parler de l'anémie du commerce mondial qui ne devrait pas dépasser les 0,8 % cette année (Source : OMC). Au lieu de cela, la rencontre entre Biden et Xi, la semaine passée en marge du sommet de l'APEC à San Francisco, a tourné à la conciliation familiale sur la garde des pandas renvoyés en première classe, début novembre, vers Pékin. Pensez, un vrai traumatisme pour ces ursidés bien intégrés qui, depuis tant d'années, avaient fini par se faire au Super Bowl, à Taylor Swift et à la Bud Light. Bien sûr, il y a eu d'autres avancées comme la reprise de coopération des deux pays sur le climat avec, au passage, une belle empreinte carbone diplomatique pour les deux plantigrades qui devraient finalement revenir chez l'Oncle Sam. Mais pour le reste, rien.
Ou si peu. Panda, climat, rétablissement des canaux de communication militaires, lutte contre l'exportation de composants du fentanyl… Si de nombreux sujets ont été traités et que cette rencontre du troisième type avait, sur la forme, quelque chose de rassurant, l'essentiel n'a pas été abordé. Dans la chienlit géopolitique actuelle et, surtout, le slow motion conjoncturel, les deux protagonistes auraient été bien inspirés d'approfondir les débats. Et au-delà des chinoiseries diplomatiques, de prendre à bras le corps des sujets comme la guerre commerciale, les barrières douanières ou les semi-conducteurs chinois. Bref mettre un peu d'eau dans leur vin protectionniste. Mais, rien n'y fait. Sur ces sujets, les deux présidents demeurent amers comme des endives mal cuisinées. Un manque à gagner économique non négligeable pour la Chine dont la reprise, en manque d'exportations vers l'Occident, s'avère jusqu'ici asthmatique. Mais si Xi consent à jouer une formelle bromance, c'est qu'il n'est pas dupe du calendrier électoral à venir. L'an prochain, les élections à Taïwan et la présidentielle américaine pourraient encore rebattre les cartes diplomatiques.
Le graph. de la semaine :
Volume des importations chinoises aux Etats-Unis
Performances
Classes d'actifs
Actions
Obligations
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