Après une longue période favorable aux valeurs de croissance, les actions défensives (« stable equities ») ne manquent pas d’atouts pour accompagner les investisseurs dans des marchés volatils et une conjoncture globale marquée par le risque de récession.
En dépit des anticipations de baisse des taux par les grandes banques centrales pour 2024, l’environnement de marché reste complexe alors que l’inflation est remontée en décembre 2023 en zone euro (2,9% vs. 2,4% en novembre). Par ailleurs, la situation de l’économie chinoise et le secteur immobilier (Chine, Etats-Unis, Europe) continuent d’alimenter les inquiétudes des investisseurs.
Le ralentissement de la conjoncture américaine et les risques liés à l’endettement des ménages (e.g. cartes de crédit), notamment aux Etats-Unis, sont à surveiller étroitement. On peut également s’interroger sur le maintien aux Etats-Unis de taux de rendement obligataire supérieurs au potentiel de croissance de l’économie américaine, ce qui ne pourrait se prolonger indéfiniment. Enfin, l’inversion de la courbe des taux est historiquement un signe annonciateur d’une récession.
L’an dernier, les marchés ont plébiscité les valeurs de croissance et tout particulièrement les 7 magnifiques (GAFAM + Nvidia + Tesla) qui ont abouti à une concentration inédite de la performance. Ainsi, les onze plus grands acteurs cotés de l’intelligence artificielle (IA) ont contribué à près de 50% de la performance du MSCI World en 2023 alors qu’ils ne représentent à peine que 1% des constituants de cet indice. Or, cette surperformance des valeurs de croissance ne résulte pas d’une amélioration des résultats des entreprises ou de révisions à la hausse de leurs perspectives mais de l’expansion des multiples de valorisation : +14,5% pour le MSCI World alors que les bénéfices par action du même indice ont reculé de -0,3%.
Des actions peu risquées pour naviguer dans des marchés chahutés
Le contexte nous semble ainsi particulièrement adapté pour inciter les investisseurs à se tourner vers les stratégies alternatives liquides ou multifactorielles aux fondamentaux solides et plus particulièrement vers les actions défensives (Stable Equities) qui présentent toutes les caractéristiques nécessaires pour affronter les vents contraires au cours des prochains mois. L’intérêt de notre approche Multi Assets gérée en de balance des risques est en effet d’isoler les primes de risque pour construire des stratégies au comportement asymétrique, qui protègent les portefeuilles dans les phases de crise sur les marchés.
L’enjeu de ces stratégies défensives et macro-agnostiques est de pouvoir offrir aux souscripteurs une partie de la hausse des indices sans subir la volatilité des cycles en cas de baisse des marchés.
Globalement, les actions stables intégrées dans nos portefeuilles réalisent sur longue période une croissance régulière de leurs résultats et des dividendes, y compris dans les périodes de baisse des marchés. Ces valeurs se caractérisent par de fortes barrières à l’entrée et un « pricing power » élevé, leur permettant de répercuter plus facilement l’inflation au consommateur final. En outre, le ratio de valorisation attendu autour de 12-13 pour les actions défensives est à comparer avec un même ratio de 16-17 pour le MSCI World. Peu sensibles aux taux d’intérêt, ces actions devraient pouvoir profiter d’un regain de volatilité des indices en cas de tension sur les taux si le scénario de baisse des taux anticipé par les investisseurs ne se vérifiait pas. Enfin, alors que les risques d’un ralentissement ou d’une récession sont particulièrement importants, il faut souligner qu’historiquement notre allocation de Stable Equities est significativement plus résiliente que le marché, avec moins de 30% de participations aux révisions négatives de résultats négatives. Ces caractéristiques offrent ainsi une solution très attractive face aux multiples incertitudes auxquels les investisseurs font face.
Par Nicolas Magnac-Dajean, CFA, spécialiste senior Multi Assets chez Nordea Asset Management
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