Mai n'aura pas été le mois sanglant auquel les investisseurs s'étaient habitués, selon l'adage "sell in May and go away". Les investisseurs achètent au contraire la moindre correction, et sont rentrés en masse lorsque les marchés s'étaient pris les pieds dans le tapis en avril.
Les principaux indices actions mondiaux ont retracé leurs pertes d'avril. En quelques mots, les conditions financières sont souples, l'économie résiste et se redresse et la saison de publications a surpris positivement. Un cocktail suffisant pour les actions, mais pas pour le marché obligataire qui regarde ailleurs.
La plupart des classes d'actifs (ou presque) a fait la fête. Le VIX a franchi les 12 à la baisse, l'Or a battu un record le 20 mai à 2'425$ l'once, le bitcoin a rebondi de 14%, le bon vieux Dow Jones touche les étoiles à 40'000 points. S&P 500, Nasdaq, et Stoxx600 ont tous franchi de nouveaux records. Toutefois, la progression des indices est toujours imputable à une poignée. NVIDIA enchaîne les records et est responsable de la moitié de la progression du S&P500… En un seul chiffre, le fabricant de micro-puces a dégagé 15 Md$ de bénéfices au premier trimestre, rien que ça !
Les taux ont ainsi été mis à rude épreuve, revenant sur leurs points hauts d'octobre dernier (OAT à 3,15%, Bund à 2,7% et le 10 ans américain à 4,6%). Les investisseurs ont continué de décortiquer les propos des banquiers centraux pour essayer d'identifier la date des prochaines baisses de taux, avec beaucoup de volatilité.
Entre les deux actifs traditionnels, le premier match (celui du premier semestre) devrait être remporté haut la main par la classe Actions. L'Obligataire peut-il être un relais pour le reste de l'année ? Les prévisions de baisses des taux pourraient être un nouveau soutien. Dans le cas contraire, une convergence à la baisse des indices boursiers (ou à la hausse du VIX) serait inévitable.
Le marché obligataire s'est concentré sur les dernières données macro-économiques. Nous retiendrons quelques signaux de modération aux États-Unis (visibles dans la revue de la croissance du PIB du 1er trimestre, mais également dans les dernières statistiques du bureau BLS avec un taux de chômage en légère hausse à 3.9%, pour ne retenir que ça). L'économie européenne semble gagner en dynamisme, avec les récentes données montrant une reprise de la confiance tant dans l'industrie que chez les consommateurs. La BCE revoit d'ailleurs sa croissance pour 2024 à 0.9%. Les services continuent de dynamiser l'économie, même si des signes de reprise se font sentir par ailleurs dans le secteur manufacturier, notamment en Allemagne, où l'industrie cesse de se contracter davantage. Les pressions inflationnistes divergent aussi de part et d'autre de l'Atlantique. Sur le Nouveau Continent, il paraîtrait que les effets saisonniers (assurance en tête) se soient bien résorbés. La composante loyer fléchit enfin également. Après 6 mois de loupés, le CPI mensuel ressort à +0,3%, sous les attentes. La zone euro contraste et inverse sa dynamique, avec un coup de pression de la part de la composante énergétique qui ressurgit.
Côté actions, nous avons revu nos cibles sur indices à horizon fin d'année : 5'250 points sur l'Euro Stoxx 50 et 5'550 pour le S&P 500 (soit respectivement 4% et 5% plus haut que les niveaux actuels). Ceci sur la base de nos prévisions 2024 sur les résultats d'entreprises (plus de potentiel sur les industries de pointes américaines que sur certaines attentes en Europe, notamment l'automobile allemand). Nous sommes neutres sur les niveaux de cherté à ce stade (en ligne avec la tendance aux États-Unis et sur la moyenne historique pour l'Euro Stoxx 50). Enfin, nous tablons sur une poursuite du phénomène des rachats d'actions et une convergence des deux zones autour de 2% du total de la capitalisation de ces indices (hypothèse conservatrice), ainsi qu'une continuité dans les paiements de dividendes européens et un retournement dans les habitudes des boites US qui semblent plus enclins (cf. les géants de la Tech) à, enfin, détacher.
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