« Le temps est venu d’ajuster la politique monétaire. La direction du voyage est claire, mais le calendrier et le rythme des baisses dépendront des données économiques et de l’évolution de la situation et de la balance des risques ». Ces propos de Jerome Powell prononcés à la conférence de Jackson Hole ont été reçus 5 sur 5 par les investisseurs. La Fed va enfin mettre fin, le 18 septembre, au plus dur cycle de durcissement monétaire depuis quatre décennies.
Désormais, l’attention de la banque centrale américaine n’est plus focalisée sur l’inflation (« Ma confiance s’est accrue sur le fait que l’inflation est sur une tendance durable d’un retour à 2% »), mais sur le deuxième objectif de son double mandat, à savoir maximiser durablement l’emploi.
Quelles sont les conséquences de ce changement de paradigme pour les actifs financiers et pour les portefeuilles, alors que les résultats de Nvidia sont excellents, mais insuffisants pour provoquer une nouvelle ruée vers les valeurs de l’intelligence artificielle ?
Que dit l’histoire ? Depuis 1980, il est possible d’identifier huit cycles majeurs de baisse de taux de la Fed de plus de 1%. Les cinq cycles initiés avant l’an 2000 se sont traduits par des performances positives du marché actions (indice S&P 500 hors dividendes) douze mois après la date de la première baisse de taux : +33,66% (douze mois après le 01/04/1980), +34,48% (01/04/1982), +12,70 (02/10/1984), +13,85% (05/06/1989) et +18,67% (06/07/1995). Après l’an 2000, le bilan des trois cycles de baisses est beaucoup plus mitigé, car on recense deux performances négatives pour une seule positive, avec des chocs économiques : -13,53% (03/01/2001), -23,91% (18/09/2007) et +8,92% (31/07/2019).
Sommes-nous dans une situation identique à celle des années 1980 ou à celle après l’an 2000 en période de récession ?
Actuellement, comme dans les années 1980, nous sommes en période de désinflation et de ralentissement économique. Nous pouvons donc pencher pour la thèse d’un impact favorable de l’assouplissement monétaire sur les actifs financiers, dont les valeurs de croissance et les défensives (santé y compris). La clé sera donc de ne pas basculer vers un cercle vicieux de faiblesse économique et de baisse des profits des entreprises.
C’est pourquoi, le marché sera plus sensible, selon nous, aux données économiques, qu’aux nouvelles liées aux politiques monétaires.
Par Arnaud Benoist-Vidal, gérant d’actifs
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