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Nous maintenons notre scénario de ralentissement ordonné de l’économie américaine mais restons vigilants face aux indicateurs précurseurs d’une dégradation plus rapide.
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Le retrait des soutiens budgétaires en Europe et l’absence de rebond de l’économie chinoise nous obligent à repousser nos anticipations de rebond de l’activité européenne.
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Face à l’incertitude sur l’intensité du ralentissement économique, nous avons pris des profits sur les actions pour revenir à des expositions neutres.
Le cycle d’assouplissement monétaire devrait être synchronisé au niveau mondial, Jérôme Powel ayant confirmé à Jackson Hole que « le temps était venu d’ajuster la politique monétaire » actuellement très restrictive. Les attentes du marché nous semblent un peu optimistes avec 33bp de baisses attendues en septembre et 225bp d’ici fin 2025, sans signaux de dégradation rapide de l’activité économique. Nous maintenons notre scénario de ralentissement ordonné de l’économie américaine mais restons vigilants face aux indicateurs précurseurs d’une dégradation plus rapide. Les chiffres du PIB des États-Unis au 2ème trimestre (+3% en rythme annualisé) sont plutôt de nature à rassurer sur les risques de récession avec une demande intérieure toujours forte : la consommation reste très résiliente, le déstockage touche à sa fin et la contribution négative du commerce extérieur illustre surtout la vigueur des importations. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ne montrent pas plus de signe de détérioration. En revanche, les commandes de biens d’équipement marquent le pas, signe que l’investissement des entreprises pourrait être moins dynamique au troisième trimestre. Les enquêtes du Conference Board montrent une poursuite de la normalisation du marché du travail, les américains étant plus nombreux à constater une dégradation de l’accès à l’emploi (« hard to get » en hausse versus « plentifull » en baisse).
Les chiffres d’inflation en zone euro ouvrent la voie à davantage d’assouplissement monétaire, avec une inflation totale redescendue à 2,2% sur un an. Mais la vigilance reste de mise car depuis plusieurs mois, peu de progrès sont constatés sur l’inflation cœur qui s’élève encore à 2,8%
En Europe, la croissance reste atone, fragilisée par le choc inflationniste, le ralentissement de la Chine et une politique monétaire restrictive depuis 24 mois. La croissance allemande peine à retrouver son niveau de septembre 2022 : la croissance au deuxième trimestre recule de 0,1% avec pour seul contributeur positif les dépenses du gouvernement. Or le chapitre budgétaire qui s’ouvre devrait tourner définitivement la page de l’ère Covid / Ukraine pour remettre de l’ordre dans les finances publiques. Au Royaume-Uni, le nouveau premier ministre travailliste Keir Stramer annonce des « décisions douloureuses » en matière budgétaire. En France, le gouvernement intérimaire a proposé un budget à l’identique pour 2025, ce qui suppose des coupes pour certains ministères.
Le retrait des soutiens budgétaires en Europe et l’absence de rebond de l’économie chinoise nous obligent à repousser nos anticipations de rebond de l’activité européenne.
Dans ce contexte où le doute s’est installé sur l’intensité du ralentissement économique, nous avons pris des profits sur les actions pour revenir à des expositions neutres. Nous maintenons également un positionnement neutre sur la duration en raison des attentes de baisses des taux par le marché qui nous semblent trop élevées. Enfin, nous avons augmenté nos expositions au dollar après sa sous-performance récente.
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