Si ces derniers temps, la communication de la BCE n'était pas aussi limpide que celle de la Fed sur une prochaine baisse de taux, en début de semaine dernière, le doute n'était plus permis.
C'est donc, dans une certaine indifférence, que l'instance a baissé de 25 points de base (pb) son principal taux directeur (à 3,5 %). Accueillie comme une évidence, l'annonce n'a toutefois pas manqué de soulever un brin d'enthousiasme indiciel. Pour les investisseurs accablés depuis deux ans par des politiques monétaires restrictives aux quatre coins de la planète, le soulagement est palpable. L'annonce peut aussi passer pour une fausse bonne nouvelle. Car, si Francfort consent une nouvelle fois à mettre de l'eau dans son vin, ce n'est pas tant que la bataille de l'inflation soit gagnée. C'est surtout que l'économie européenne ne va pas fort. Pas fort du tout même, si l'on s'en tient aux nouvelles prévisions délivrées par Christine Lagarde qui ne voit pas la croissance dépasser les 0,8 % cette année.
En cause, une panne consumériste d'autant plus dommageable que la consommation pèse lourd (65 %) dans le PIB européen. Si l'on ajoute à cela des marchés à l'export comme la Chine - dont les importations n'ont progressé que de 0,5 % en août -, ça commence à faire beaucoup… Pour certains secteurs comme l'automobile (graphique) où BMW a lancé, mardi, un avertissement sur ses prévisions de marge cette année, la coupe est pleine. Ou plutôt vide. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à voir la BCE baisser concomitamment, la semaine dernière, son taux de refinancement de 60 pb à 3,65 %. Alors qu'elle a pour habitude de desserrer ses taux dans des mouvements de même ampleur, cette décision, assez rare pour être soulignée, est aussi un signal fort envoyé au secteur financier. En substance, le message est clair : rouvrez les vannes du crédit sans plus attendre ! En pointillé, pour relancer la consommation… Un mayday auquel les banques pourraient être tentées de faire la sourde oreille tant la réglementation européenne freine de ses quatre fers toute velléité de consolidation depuis longtemps, suscitant autant de frustrations. Du reste, sur ce point, le silence - jusqu'ici - des instances européennes à l'assaut d'UniCredit sur Commerzbank est peut-être le signe d'une détente sur le sujet.
Le graphique de la semaine
Des ventes automobiles en Zone euro toujours en deçà de la période pré-Covid
Source : Fidelity International, Macrobond, Banque Centrale Européenn - septembre 2024..
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