Les points clés : Le Parti républicain a remporté les élections américaines au niveau de la Maison Blanche, de la Chambre des représentants et du Sénat, ce qui a permis au président élu, M. Trump, de disposer d'une capacité considérable pour mettre en œuvre son programme politique. Les marchés ont réagi en anticipant une croissance plus forte, en partie financée par des déficits budgétaires élevés, et les rendements du Trésor ont augmenté. Toutefois, ils ont rapidement évolué après la nomination de Scott Bessant au poste de secrétaire d'État au Trésor.
Ce dernier est considéré comme ayant une position plus modérée sur les droits de douane et le déficit budgétaire. Le rendement du Trésor américain à 10 ans a donc commencé le mois de novembre à 4,29 %, a atteint un pic de 4,47 % en milieu de mois, avant de terminer le mois à 4,18 %.
Ces fluctuations sont peut-être révélatrices du manque de détails actuellement disponibles sur la politique de la prochaine administration américaine. Le calendrier et l'ampleur des politiques relatives aux droits de douane, aux guerres commerciales, aux dépenses et à la réglementation seront importants à l'aube de la nouvelle année.
Les marchés s'attendent à trois réductions de taux jusqu'à la fin de 2025, ce qui laisserait le taux final à environ 3,5-3,75 %. Toutefois, si nous assistons à une résurgence de l'inflation, peut-être sous l'effet des droits de douane, le taux final pourrait être relevé. D'autres complications viennent s'ajouter à ces perspectives.
La trajectoire de la croissance sera déterminante. Pour l'heure, l'économie américaine se porte bien, les dernières prévisions de la Fed d'Atlanta tablant sur une croissance de 3,2 % au quatrième trimestre, ce qui indiquerait que l'activité s'accélère. Mais de nombreux risques pourraient faire dérailler l'économie : tarifs douaniers, guerres commerciales, événements géopolitiques et ralentissement manifeste du marché de l'emploi en font partie. Il convient également de noter qu'une majorité d'Américains ont le sentiment de ne pas progresser sur le plan économique. Le fait que la croissance soit concentrée dans certaines régions ou certains secteurs des États-Unis n'est généralement pas un signe de bonne santé.
La Chine représente également un risque. Les marchés s'attendent à ce que des mesures de relance budgétaire et de nouvelles baisses de taux l'année prochaine sortent l'économie de la déflation, mais le pays est en pleine récession des bilans après l'implosion de la bulle immobilière. Le yuan est susceptible de se déprécier davantage, ce qui pourrait déclencher des dévaluations compétitives ailleurs dans la région, une situation qu'il convient de surveiller.
Les marchés semblent sous-évaluer le risque de récession, comme en témoigne l'envolée des actions américaines depuis l'élection. Une certaine protection contre le ralentissement de la croissance semble prudente et les actifs défensifs de qualité en dollars américains peuvent offrir une protection contre une croissance plus faible que prévu. D'autre part, les obligations indexées sur l'inflation permettraient de se prémunir contre les pressions inflationnistes. Pour des rendements attrayants, les obligations internationales à duration courte sont bien positionnées.
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