Bien qu’elles n’aient pas la notoriété des actions et des obligations, les obligations convertibles (OC) pourraient bien devenir un nouveau juge de paix dans un environnement volatil. Discussion avec Pierre Luc Charron, directeur des obligations convertibles chez Amundi AM.
Les OC sont souvent mal appréhendées par les investisseurs : comment remédier à cela ?
Il faut essayer de simplifier le message. On dit souvent que ce sont des animaux hybrides et cela renvoie à l’idée de nouveauté et de complexité, alors qu’en fait c’est une classe d’actifs assez ancienne.
On y mélange des actions et des obligations. L’obligation est convertie en action si la valeur de celle-ci augmente. Cela permet de participer de façon asymétrique à la hausse de l’action et de sécuriser la baisse avec la partie obligataire.
Cette asymétrie pourrait être mieux comprise en améliorant la communication dont elle fait l’objet.
Pourquoi privilégier les OC en Europe ?
Tout d’abord on estime que le marché actions européen est attractif et que la hausse peut se poursuivre.
Ensuite, la sensibilité des convertibles aux marchés actions est raisonnable puisqu’elle se situe autour de 35% à 40%, c’est ce qu’on appelle le delta.
Mais le plus intéressant est que le marché des convertibles européennes a connu beaucoup d’émissions IG ces derniers 18 mois. La qualité de crédit est donc très bonne, et le risque à la baisse est amorti très vite.
Quel a été votre meilleure opération en 2016… Et la pire ?
En 2016, le bon choix a été de se positionner sur les secteurs de l’énergie qui ont connu un rebond après le Brexit.
Toutefois, c’est bien le Brexit qui a pesé sur nos performances l’année dernière ; on ne l’a pas vu venir car nous avions confiance dans le marché. Néanmoins, le fait de suivre nos convictions en conservant nos positions avant et après cet évènement nous a permis de générer de la performance.
YK/EF