Discussion avec Arthur Jurus, économiste et stratégiste chez Mirabaud AM.
Qu’est-ce qui vous semble souhaitable en matière de taux de la part de la BCE pour 2017 ?
La BCE cherche à favoriser l’activité économique en proposant des conditions financières très favorables qui vont soutenir l’activité économique : baisser d’avantage les taux ne parait pas utile puisque cela pèserait plus sur la profitabilité des banques. Selon nos perspectives pour 2017, les taux resteront inchangés (1) et la situation devrait se maintenir jusque fin 2018 au moins.
Notons que la BCE ne parle plus de « taux plus bas sur une période étendue ». C’est un peu un premier signal de durcissement de politique monétaire sous Mario Draghi, ce qui ne remet pas en cause, pour autant, une politique monétaire toutjours très accomodante.
Comment voyez-vous évoluer la FED ?
Nous avons un scénario de deux hausses de taux pour 2017 de 25 pb à chaque fois. Globalement la FED a pris en compte l’amélioration des indicateurs économiques. L’accélération de l’activité économique qui a été observée permet à la FED de normaliser graduellement sa politique monétaire.
Des zones d’ombre ?
Le Brexit d’abord, pour le Royaume Uni, la question est de savoir à quel moment un ralentissement de l’activité se fera sentir. Aujourd’hui l’activité s’améliore mais l’inflation augmente également (3%). Bien que la Banque centrale d’Angleterre ait déjà intégré cette hausse, si l’augmentation est plus forte, on risque une hausse des taux. Ajoutons que l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages.
Aux Etats-Unis, les marchés se focalisent sur les mesures fiscales du Trump. Aujourd’hui, l’actualité est portée sur des problèmes de politique interne [notamment l’impeachment], ce qui a pour effet de retarder la mise en place effective de l’assouplissement fiscal. Ce retard pourra in fine affecter l’optimisme sur les marchés et rendre possible une décélération de l’activité américaine.
EF/FL
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- Taux principal directeur 0% et taux de dépôt -0,40%