Alors que le Brésil semblait renouer avec une belle dynamique, un nouveau choc politique vient heurter le pays de plein fouet. Claudia Bernasconi, économiste et spécialiste des marchés émergents chez Swiss Life AM, revient sur la situation brésilienne.
Quelles craintes avez-vous sur le Brésil ?
Les réformes structurelles annoncées par Temer ont permis aux consommateurs et aux entreprises de reprendre confiance. L’activité allait mieux jusqu’au 1er trimestre 2017 quand un nouveau scandale politique survint.
Pour autant, nous ne croyons pas vraiment à la destitution de Temer. Selon nous, le président restera en place mais il disposera de pouvoirs amoindris. Par conséquent, la mise en place effective des réformes risque d’être retardée d’autant que les attentions seront plus orientées vers les élections de 2018 plutôt que sur l’avancée des réformes.
Cela dit, il est important de noter que la situation n’est pas celle que le pays a connu en 2015 : la situation économique est beaucoup plus saine et le consensus s’accorde sur la nécessité des réformes, ce qui n’était pas le cas avant.
Quels sont vos choix d’investissement ?
Nous allons chercher des entreprises notées IG. Notre sélection se traduit par un choix de valeurs exportatrices à l’image de « Vale » (entreprise spécialisée dans la production de minerai de fer) ou bien encore « d’Embrear » (constructeur aéronautique). De par leur activité liée à l’export, elles sont par essence moins touchées par la crise brésilienne ; ajouté au fait que le risque devise est écarté puisque leurs revenus sont en dollar.
Quel émergent doit-on avoir en portefeuille et quel est celui à éviter ?
De façon générale, les économies se tiennent mieux en Asie qu’en Amérique Latine mais les prix sont moins attractifs en Asie.
Notre préférence va sur l’Inde et sur le Mexique mais à court terme tant que Donald Trump ne bouge pas !
En revanche nous évitons pour des raisons politiques et/ou économiques l’Afrique du Sud, la Turquie et le Moyen Orient.
EF/FL