Attendre, c’est bien le mot d’ordre donné par Lyxor AM. La maison se demande ce qu’il adviendra prochainement dans un marché où tout va bien actuellement.
Il convient d’abord de voir ce qu’il va se passer aux Etats-Unis. D’une part la Fed, qui attend la nomination de trois personnes pour occuper les sièges vacants. Ensuite, la réforme fiscale de Trump constitue la plus grande interrogation. Selon Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de la recherche multi-actifs, « le pessimisme autour du président Trump parait excessif. On observe une accélération des mouvements depuis trois semaines, et il n’est pas à exclure que la réforme soit votée d’ici la fin de l’année ». De plus, La Banque centrale américaine devrait réduire son bilan début 2018 tout en maintenant le rythme de ses achats. Enfin, la maison campe sur ses positions et s’attend à trois hausses de taux de 25pb chacune courant 2018.
Ainsi, elle estime qu’il « ne faut pas sous-estimer le potentiel de normalisation de la Fed et que dans un contexte politique apaisé, les rendements des bons du Trésor américain devraient progresser d’ici la fin de l’année ».
Côté européen, Lionel Melin, stratégiste, avance en prolongement que la BCE « ne se précipitera pas à discuter le ralentissement de son programme de quantitative easing avant la fin d’année ». La faiblesse de l’inflation en Europe (environ 1%) n’est pas alignée avec les objectifs de la BCE. Cela s’explique par le fait que « comme aux USA, la dynamique des salaires[1] est très faible en zone euro ». Aussi, le risque italien n’est pas négligeable car facteur d’incertitude tant au niveau politique que bancaire.
Finalement, la maison se veut patiente et sous-pondère les obligations de l’Eurozone à long terme, elle suit le même chemin pour les obligations américaines de manière plus nuancée.
YK/EF
Voir aussi
[1] « Principal moteur de l’inflation sous-jacente »