La nouvelle règlementation Mifid II constitue une véritable interrogation pour les professionnels de la gestion de patrimoine. Est-elle un danger ou une opportunité ? Fidelity et aM Group (1) ont mené une étude auprès des banquiers privés français au cours du 1er trimestre 2017 afin d’apporter quelques éléments de réponse.
D’emblée, il ressort une certaine tardiveté dans la préparation de l’entrée en vigueur du texte, fixée au 3 janvier 2018. En effet, Isabelle Guyot-Sionnest, directeur associé d’aM Group, confirme ce constat où seuls « 35% des établissements ont lancé Mifid cette année, et 30% l’an dernier » (2). Cela pourrait s’expliquer par le fait que les acteurs étaient davantage concentrés sur la règlementation PRIIPS (3).
Ensuite, le niveau de complexité d’articulation règlementaire serait un obstacle à prendre en compte face au « caractère révolutionnaire » de Mifid II qui conduit « l’ensemble des métiers vers un nouvel univers d’investissement ».
L’un des principaux objectifs du texte étant la parfaite transparence et le traitement équitable entre tous les participants des marchés, « producteurs comme distributeurs » procèdent à une révision de leurs offres. Bienvenue au principe de gouvernance produit (4), exit la gestion libre utilisée par l’écrasante majorité des clients, au bénéfice (ou au risque…) d’offres d’advisory ou de gestion sous mandat.
On s’en doute, une des solutions envisagées par l’étude est de recourir au digital (5) afin que le client ait le sentiment d’obtenir une offre personnalisée. Toutefois se posera le problème de la valeur ajoutée du banquier, et donc de sa rémunération…
YK/EF
Voir aussi
(1) Cabinet de conseil intervenant exclusivement dans les métiers des gestions - gestion patrimoniale, gestion privée, gestion d’actifs.
(2) Fidelity assure être prêt d’ici le mois d’octobre, tout en attendant quelques précisions quant à la mise en œuvre du texte.
(3) Dont l’échéance coincide avec MIFID II, après avoir été reportée.
(4) La gouvernance des produits introduite par MiFIDII vise une définition plus fine des responsabilités respectives entre producteurs et distributeurs.
(5) Notamment en ce qui concerne la RTO. (Réception Transmission d’Ordres)