Alors que la bonne tenue des marchés a permis un gonflement des encours sous gestion, les gérants doivent faire face à une érosion de leurs marges. C’est Moody’s qui l’écrit dans une étude concernant le secteur de la gestion d’actifs en Europe publiée la semaine dernière.
Sur la base de 22 gérants qu’elle suit, l’agence de notation américaine estime que les encours ont progressé de près de 8% en 2016 mais que les frais collectés ont reculé de 2% dans le même temps.
En question : une concurrence exacerbée qui pèse sur les marges, le développement d’offres à base d’ETF à faibles frais de gestion, un cadre réglementaire toujours plus tendu qui augmente les coûts de la compliance.
Conclusion, Moody’s se montre réservé sur les perspective du secteur dans son étude « Asset Managers - Europe : 2016 Update: Resilient markets counterbalance weak organic growth ».
Un travail qui fait suite à un bilan concernant le 1er trimestre sur le marché américain publié en mai dernier. En dépit d’une hausse des encours (+5,4%) et des frais collectés (+1,8%), l’EBE s’est contracté de 1,50% en raison entre autres de la hausse des rémunérations.
Les gérants sont-ils engagés dans une fuite en avant ? S’agit-il d’une tendance lourde ou pour ainsi dire d’un phénomène saisonnier ? Si l’agence de notation se montre réservée quant aux perspectives du secteur, une chose est sûre, les investisseurs avec le développement des ETF tendent de plus en plus à raisonner en termes de « briques de gestion » ; et peut-être à voir les maisons de gestion comme des fournisseurs de « commodities ».
FL/EF