Et si nous étions entrés dans un cycle de déglobalisation (à tout le moins partielle), et si cela n’était pas la fin du monde (comme certains le craignent), et si cela pouvait même présenter des opportunités pour les investisseurs… Tel est le propos de Andy Hall et Stephen Anness, gérant actions chez Invesco dans une étude qu’ils viennent de publier : « Global Opportunities in a Deglobalising World ».
Les 2 gérants prennent acte d’un large mouvement de suspicion, plus ou moins profond, à l’encontre de la mondialisation : il y a bien sûr le Brexit, un vote qui était jugé inconcevable et qui pourtant est en train de devenir une réalité. Il y a aussi l’élection de Trump aux Etats-Unis et son « America first », les votes xénophobes en Autriche, en Italie…
Bref des ferments de protectionnisme se font jour, mais pour autant « les mouvements récents vers un recul de la mondialisation n'impliquent pas un retrait des actions internationales » jugent les 2 gérants.
Certes une limitation du libre-échange aura un impact négatif sur la croissance mondiale comme tend à le montrer une étude réalisée par l’Université du Kentucky sur la base d’un scénario à 40 ans.
Reste que, selon les 2 gérants, « une augmentation relative de la désintégration du marché offre tout simplement des opportunités nouvelles et différentes pour des investisseurs sophistiqués ».
Y a-t-il des secteurs ou thèmes plus à même de profiter de ce mouvement de démondialisation ? En réalité la question ne se pose pas en ces termes, c’est plus en termes de stock-picking qu’il faut réagir. « L'incertitude crée des anomalies d'évaluation. Lorsque les investisseurs ne savent pas bien valoriser les actifs, ils finissent souvent par fixer des prix irréalistes. Les investisseurs contrariens ayant une vision à long terme peuvent tirer parti de telles anomalies de valorisation ; à l'instar du Mexique, les effets négatifs de la présidence de Donald Trump ont créé un terrain de chasse aux bonnes affaires attrayant pour les gérants contrariens dans un pays doté de fondamentaux solides et de nombreuses sociétés bien gérées ».
Bref, il convient d’être pragmatique.
FL/EF