Selon le dernier observatoire publié par EY, Wealth Management Outlook 20017, les perspectives du marché des investisseurs très riches (les fameux HNWI, High Net Worh Individuals, dont le patrimoine financier s’établit à au moins de 1 million de dollars) devrait connaitre une croissance de l’ordre de 25% d’ici 2021.
Sur la période courant de 2016 à 2021, le patrimoine financier de ce segment d’investisseurs devrait passer de 55.000 milliards de dollars à 69.500 milliards, soit un taux de croissance annuelle de 4,7%.
Bien évidemment, toutes les régions ne contribueront pas de la même façon à cette hausse. La plus forte croissance devrait se rencontrer dans les pays de Moyen Orient (+7,2% en rythme annuel), suivis par les pays d’Europe de l’Est (+6,3%), avec en particulier la Russie, « en raison d’un nombre de personnes fortunées supérieur à la moyenne, la Russie fournit un levier de croissance en Europe de l’Est ».
Quant à l’Europe de l’Ouest, elle devrait enregistrer une croissance annuelle de l’ordre de 4,5%, en ligne avec la croissance globale du marché.
L’univers de la gestion de fortune ne devrait pas échapper à la numérisation qui touche de nombreux secteur de l’économie selon EY.
Le cabinet d’étude met en avant une approche holistique (c’est-à-dire avec une vision globale multifactorielle) en matière de gestion de fortune intégrant la digitalisation, le big data permettant de mieux appréhender le profil de risque des investisseurs, le temps réel et un champ d’investissement allant au-delà des classe d’actifs traditionnelles (actions, obligations, monétaires, etc) pour s’ouvrir plus largement à des actifs alternatifs (biens réels, non cotés, placements passion comme le vin ou les voitures, etc).
Cette partie de l’étude est légèrement filandreuse, les auteurs eux-mêmes indiquant que « le modèle d’affaire holistique n’existe pas encore en tant que tel et que c’est à chaque opérateur de le dessiner »…
Ils rappellent en outre que les coûts associés à un cadre réglementaire toujours plus contraignant mettront les marges sous pression. Ce qui est perceptible depuis plusieurs années déjà.
Surtout, ce qui est plus intéressant, ils tracent le contour de ce que sera la fonction de conseilleur de plus en plus assisté d’outils digitaux et dont les clients seront eux-mêmes devenus plus autonomes et informés. Le rôle du conseiller devrait évoluer vers une fonction de « requirement engineer » ou de « client supporter », d’accompagnant en quelque sorte.
Il s’agit sans doute de la mutation la plus difficile à réaliser : la légitimité du conseiller étant de moins en moins fondée sur un set d’expertises (réelles ou supposées), mais sur sa capacité à jouer l’interface entre un foisonnement d’informations et d’hypothèses protéiforme et un investisseur par essence toujours en quête de réponses structurées, sinon rassurantes.
Pour consulter l’étude EY, cliquez ICI.
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