Tensions sur le 10 ans américain, hausse du brut… quelles peuvent être les conséquences de la politique trumpienne s’interroge David Ganozzi, gérant d’allocation chez Fidelity France.
À posteriori, le message sibyllin de la Fed sur « l’objectif symétrique de 2 % à moyen terme » en matière d’inflation, est aujourd’hui plus limpide. À la lumière de la gageure diplomatique du président américain sur le dossier iranien, il y a effectivement tout lieu de penser que la Réserve fédérale a bien fait de lâcher un peu de lest sur le sujet. La sortie américaine de l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015, n’aura effectivement pas que des incidences diplomatiques.
Le revers de cette impétuosité « trumpienne » est bien sûr sa portée économique et l’effet domino déjà perceptible dans les réactions de marchés que cette annonce a suscitées. La première est bien sûr la forte poussée des cours du pétrole qui ont touché la semaine passée 77,47 dollars (Brent) et 71,36 dollars (WTI), soit des plus hauts depuis novembre 2014.
En plus des quotas en vigueur depuis l’accord d’Alger en septembre 2016, l’ostracisation pétrolière de l’Iran – sans compter les tensions géopolitiques à venir au Moyen-Orient et en Syrie – devrait encore tirer le prix du baril à la hausse. Bien entendu, le phénomène ne manquera pas d’avoir des conséquences sur l’inflation, notamment aux États-Unis où elle est scrutée avec une certaine fébrilité.
La faiblesse du chômage, le renforcement du dollar, la réforme fiscale et le protectionnisme « made in Trump » forment un cocktail inflationniste potentiellement dangereux. Dans ces conditions, rien d’étonnant à voir le 10 ans américain repasser la semaine dernière au-dessus des 3 %. Et cela va sans compter sur d’éventuels méfaits à terme sur la croissance américaine elle-même...
Si cette perspective n’est pas encore d’actualité, une chose paraît cependant évidente : sur le terrain diplomatique, Donald Trump vient d’ouvrir - sans en mesurer l’ampleur économique - une boîte de Pandore. Une nouvelle phase d’incertitudes que les investisseurs abhorrent particulièrement et, très certainement, de nature à leur couper l’appétit pour le risque qu’ils venaient tout juste de retrouver.
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