Nous avons rencontré Cédric GENET, Président de Carat Capital.
1) Quel est votre parcours ?
Un passage en faculté d'économie, puis des études en alternance m'ont permis de faire mes armes en commerce, en banque et en services aux entreprises, 3 domaines qui forment aujourd'hui encore une partie de mon quotidien. Puis avec un diplôme d'école de commerce en poche, je me suis lancé aussitôt dans le monde des indépendants du patrimoine, d'abord comme associé d'un cabinet puis en lançant Carat Capital en 2006 avec Sandrine, mon associée et épouse.
2) Carat Capital aujourd'hui ?
Carat Capital aujourd'hui, c'est une entreprise en forte croissance. Croissance organique tout d'abord, mais nous avons également réalisé deux opérations de croissance externes depuis 2017 avec la joie de voir des cultures différentes fusionner progressivement. Nous avons par ailleurs développé et animé un réseau de professionnels avec lesquels nous échangeons, qui nous recommandent et que nous recommandons à nos clients.
Notre équipe est structurée autour d'un service de gestion privée d'une part, et de gestion de fortune d'autre part, et est aujourd'hui composée de 17 personnes. Notre ADN est résolument tourné vers le conseil auprès des entrepreneurs et chefs d'entreprises : de la création à la vente de l'entreprise et de ses impacts sur l'organisation du patrimoine individuel, nous intervenons à tous les stades.
3) Quelles sont les conséquences à votre avis d'une réglementation de plus en plus forte ? Que pensez-vous de la disparition du 3ème usage du courtage ?
Je dirais que la réglementation actuelle à 3 grandes conséquences :
- Une forte concentration de notre métier, en cours et à venir, pour atteindre la taille nécessaire à la constitution d'une équipe en mesure de répondre aux exigences réglementaires tout en conseillant les clients.
- La difficulté de continuer à accompagner tous les clients : cette réglementation a généré des contraintes de rentabilité qui sont néfastes à l'accompagnement des patrimoines les plus petits, alors même que ces clients ont tout autant besoin de conseil que les autres.
- La protection de l'épargnant est effective mais la volonté de mieux l'informer n'est pas au rendez-vous. Trop de documentation nuit à la compréhension. Pour l'investisseur, il manque une vision synthétique à cette réglementation.
Pour l'usage du courtage, c'est une bonne chose. Nous ne pouvions pas raisonnablement penser que cela puisse perdurer. Toutefois, nous devons faire attention, un usage qui disparaît, c'est une réglementation qui prend sa place. J'espère que la profession pourra se mobiliser pour trouver une pratique de place cohérente avant qu'une instance qui ne connaît pas notre métier nous impose de nouvelles règles inadaptées.
4) Quels sont vos partenaires privilégiés ?
Nous essayons d'éviter d'avoir des partenaires privilégiés.
La réponse du besoin de notre client doit nous guider dans le choix de la ou des solutions. Nous avons des volumes d'affaires plus importants avec certains, mais probablement parce qu'ils correspondent plus aux besoins de nos clients.
Nous retrouverons ainsi, Generali, Axa ou Vie Plus pour les assureurs, Wealins ou Lombard International Assurance pour le Luxembourg, Neuflize ou Nortia pour la banque. Pour les assets managers nous avons un lien fort avec Sanso qui gère notre fond dédié ou encore avec Tikehau, Varenne ou Eleva.
Pour le capital investissement, nous avons fait le choix de ne pas nous limiter aux solutions habituellement offertes aux CGP et n'hésitons pas à facturer nos clients pour les accompagner sur des investissements auprès de société de gestion avec lesquels nous n'avons pas d'accord commerciaux.
La facturation est une clé de la liberté de choix.
5) Vous avez pris la présidence de La Boétie Patrimoine il y a deux ans. Pouvez-vous nous faire le point sur cette association bien connue et vos ambitions pour elle ?
La Boétie Patrimoine est aujourd'hui composée de 21 cabinets qui représentent un encours sous gestion proche de 5 milliards d'euros. Nous avons revu notre organisation il y a deux ans, pour nous voir moins souvent, mais plus longtemps, afin de créer des moments d'échange entre tous, des moments de convivialité avec les partenaires et des espaces de travail en plusieurs petits groupes sur des thématiques précises comme la digitalisation de notre métier, le développement d'offre en Private Equity ou encore la définition de partenariats plus étroits avec certains acteurs incontournables comme les assureurs.
Nous travaillons au développement d'outils ou de solutions utiles aux membres. Dans la période actuelle, nous nous retrouvons pour une visio-conférence hebdomadaire et organisons des conf-calls avec des gérants référants de la place.
En résumé, nous travaillons ensemble aux conditions d'amélioration de nos cabinets et créons les conditions d'une meilleure croissance des membres de l'association.
6) Comment êtes-vous organisé pendant cette crise inédite, vos clients sont-ils inquiets ?
Nous avons la chance d'avoir déjà régulièrement eu recours au télétravail et avions donc les outils en main pour que toute l'équipe soit en télétravail et opérationnelle immédiatement. J'avoue que je suis marqué par l'énergie de l'équipe pour servir et accompagner les clients.
Le constat est que les clients n'ont pas vraiment eu besoin d'être rassurés sur les placements, probablement une marque de confiance.
Les nombreux chefs d'entreprise et indépendants parmi nos clients ont surtout eu besoin d'échanger avec nous sur les meilleures solutions pour que leurs sociétés traversent au mieux cette période. Dans ces circonstances, on mesure à quel point le patrimoine professionnel et personnel sont liés et notre fonctionnement en interprofessionnalité avec leurs conseils habituels a une nouvelle fois produit ses meilleurs effets.
Pour les mois à venir, la situation économique amputera la capacité de collecte de nouvelle épargne, il faudra donc trouver de nouveaux relais de croissance et le conseil en sera la clé.
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