Dante tenait les banquiers en peu d’estime, responsables de la « décomposition du tissu social »1. Le marché réserve également un traitement peu amène aux actions des banques cotées en zone euro : sur les dernières années, elles accusent un retard de plus de 17% contre le marché, ce qui en fait l’un des pires secteurs de la région 2.
Mais pourquoi tant de haine ? Peut-être parce que cet écart de performance correspond peu ou prou à l’écart de croissance bénéficiaire sur la période3. Ou parce que les taux d’intérêt, facteur majeur de profitabilité, restent particulièrement faibles dans la région. Toujours bloqués dans l’un des cercles de l’enfer, les valeurs bancaires peinent à retrouver la route du paradis. Pas de miracle.
Bernard Aybran est directeur de la multigestion chez Invesco AM.
Voir aussi
1) La Divine Comédie, l’Enfer, Livre VII
2) Indice EuroStoxx Banques contre indice EuroStoxx, du 20 avril 2015 au 20 avril 2018, dividendes réinvestis
3) Les bénéfices des banques de la zone euro ont reculé de 3.4% sur les trois dernières années, contre une progression de 15.6% pour l’ensemble du marché, source Bloomberg