La hausse des rendements aux États-Unis n'est pas uniquement attribuable à la hausse de l'inflation ou à la surchauffe de l'économie. Elle est due à un changement majeur dans l'équilibre de l'offre et de la demande.
Le Trésor américain doit refinancer des montants massifs de bons du Trésor à terme, le déficit budgétaire croissant repousse les émissions d'obligations à long terme, et il n’y a plus de banque centrale prête à acheter à n’importe quel prix. Les marchés passent d'un problème de surabondance d'épargne à un excès d'émission.
Par conséquent, les rendements américains pourraient continuer à augmenter, et contaminer les rendements mondiaux, ce qui aurait des conséquences néfastes sur les marchés compte tenu du fait que le cycle économique atteint un pic.
Pour les marchés, l’enjeu est donc de commencer à inverser l’équilibre des portefeuilles par rapport à celui commencé avec le quantitative easing il y a 9 ans en faveur des actions et du crédit. Cette inversion limiterait les conséquences néfastes sur les rendements obligataires, au prix toutefois d’une revalorisation des autres classes d’actifs.
Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement de Carmignac.