En 1996, l'économiste britannique Roger Bootle publiait un ouvrage intitulé "The Death of Inflation". Aujourd'hui, les taux d'inflation dans le monde restent bien inférieurs au niveau qu’ils auraient pu atteindre après neuf années de cycle économique expansionniste. L’inflation a-t-elle bel et bien disparu ? Rien n’est moins sûr.
Les anticipations d’inflation peuvent être déduites de la différence de rendement entre les obligations indexées à l'inflation et les obligations « classiques » comparables. Or, comme le montre notre graphique de la semaine, les anticipations d'inflation de la zone euro et des États-Unis augmentent désormais depuis environ un an. Les niveaux ne sont ni extravagants, ni supérieurs à ce que l'on appelle communément la zone de « stabilité des prix ». Néanmoins, de part et d’autre de l’Atlantique, l’inflation est de nouveau au plus haut depuis 2014.
Comme nous l’évoquions dans une précédente analyse au sujet de l'inflation, intitulée "Low and slow" does not equal "Never, ever", il ne faut donc pas enterrer l’inflation trop vite. C'est pourquoi nous surveillons ce phénomène avec attention, même si celui-ci ne constitue pas une crainte à court terme.
Johannes Müller, directeur de la recherche chez DWS.