« En mai fais ce qu’il te plait » … le locataire de la Maison Blanche a décidément adopté ces mots tel un credo afin d’orienter sa politique commerciale : en mettant fin à tout espoir d’accord avec la Chine, Donald Trump a ainsi participé à la tendance actuelle de ralentissement de la croissance mondiale et des marchés financiers.
Des deux côtés du Pacifique, l’actualité macro-économique détone avec les chiffres du premier trimestre. Alors que la Chine a connu un net ralentissement de la production industrielle à partir d’avril (voir notre article « Où est passé le miracle chinois ?»), les Etats-Unis font également face à un ralentissement du commerce de détail et des biens d‘équipements. Même si la confiance des entreprises semble se stabiliser, cet équilibre ne se reflète pas dans les prévisions ce qui limite les chances de reprise du cycle d’investissement.
Cet environnement a fortement impacté les actifs risqués, qui affiche au mois de mai leur plus mauvaise performance depuis le début de l’année. Les marchés actions ont également chuté de l’ordre de 7% pour les marchés émergents et 6 à 8% du côté des pays développées.
Cette dégradation a par ailleurs engendré une forte progression des obligations d’Etat dans l’ensemble des pays, exceptés en Italie où les résultats des élections européennes renforcent les risques de tensions avec l’Union. Les rendements des obligations américaine ont, de leur côté, chuté de 30 pb, tout comme les bons du trésor britanniques qui affichent ainsi une surperformance.
Mais l’actualité n’est pas faite que de chiffres déprimants, puisque la résilience du marché de l’emploi et de la demande des consommateurs éloigne pour l’instant tout risque de récession. Néanmoins, ces chiffres positifs pourraient bien être influencés en cas prolongation des tensions sino-américaines… Chers présidents, l’heure n’est donc pas aux coups de poker !