Le président de la BCE, Mario Draghi, n'a pas sorti la semaine dernière son fameux bazooka, mais un calibre nettement inférieur. Certes, la perspective d'une hausse des taux a été repoussée, maintenant ainsi les taux d'intérêt européens actuels à des niveaux ultra bas au moins jusqu'à la mi-2020.
Mais cela ne surprend personne. En effet, la récente et soudaine chute des rendements du Bund laisse suggérer que les marchés ne se sont pas inquiétés des hausses de taux, mais, bien au contraire, qu'ils ont davantage misé sur une baisse de taux.
De même, les détails du programme TLTRO-III, qui ont été dévoilés, n'ont pas répondu aux attentes de nombreux acteurs du marché - sans doute trop optimistes - qui avaient supposé que le nouveau cycle TLTRO pourrait offrir aux banques européennes des conditions encore plus favorables que le programme précédent.
Toutefois, même si la BCE n'est pas allée aussi loin que certains l'avaient peut-être prévu, le lancement de TLTRO-III démontre une fois de plus que la BCE est consciente des turbulences auxquels les banques européennes sont confrontées et qu’elle est disposée à rester très accommodante dans un avenir proche, ce qui devrait rassurer les investisseurs du secteur bancaire européen.
Wolfgang Bauer est gérant chez M&G.