Après avoir atteint son niveau le plus haut, notamment grâce aux États-Unis, l’extraction du pétrole de schiste fais aujourd’hui face à des risques menaçant sa pérennité. De quoi faire trembler le bassin permien…
Même si la production de pétrole de schiste représentait l’année dernière une menace réelle pour les matières carbonées conventionnelles (voir notre article Matières premières, révision à la hausse des attentes… Mais prudence), celle-ci risque de rencontrer ses propres limites.
Certes les études restent positives, puisque l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) prévoit une augmentation de la production américaine jusqu’en 2035, moment où le pétrole de schiste représentera 66% des extractions (contre 50% aujourd’hui).
Pourtant, le tableau n’est pas idyllique, avec en premier lieu une contrainte forte liée au mode de production du pétrole de schiste. En effet, celui-ci est recueilli par fracturation hydraulique horizontale : cette méthode connait une importante déplétion naturelle, c’est-à-dire un faible rendement sur le long terme (de l’ordre de 6 à 8%).
En imposant ainsi un renouvellement fréquent des puits, l’extraction du pétrole de schiste est difficilement rentable et impose des coûts importants. Conséquence, le secteur est menacé par le fléau de l’endettement : en 2019, 75% des financements se sont fait par dette (source Dealogic).
En outre, l’offre de pétrole de schiste ne semble pas en adéquation avec la demande de pétrole, les raffineries étant majoritairement adaptées au traitement du pétrole lourd ce qui impose des coûts supplémentaires.