Ayant enregistré une progression de 48% au premier semestre 2019 au niveau mondial, le marché des obligations vertes est en plein essor. Mais sans label officiel, distinguer les véritables green bonds d’une démarche de greenwashing s’avère périlleux.
Différents émetteurs de green bonds, publics et privés, ont échangé dans le cadre d’une table ronde organisée par NN IP jeudi dernier sur le besoin d’une standardisation autour de ces investissements « verts ».
Directeur des investissements de la Caisse des dépôts et des consignations, Joel Prohin insiste sur la nécessité de transparence, en particulier de la part des autorités publiques : « en tant qu’émetteur, notre reporting doit être cohérent ».
Car comme le reconnaît le directeur de l’Agence France Trésor, Anthony Requin, « la société civile devient de plus en plus méfiante », et seule une transparence totale pourra la convaincre du bien-fondé des opérations dites « éco-responsables ». De simples principes ne suffisent plus.
« Comment dire à un client le volume d’économie de C02 qu’à fait son investissement ? » interroge Rémi Lambert, directeur général délégué d’Architas France, société de gestion filiale d’Axa, avant de reconnaître que c’est aujourd’hui impossible.
Certes, il existe des labels, mais « nous sommes face à un problème d’harmonisation », poursuit-il. Il appelle à l’élaboration d’un label ISR européen, le label ISR que l’on connaît étant aujourd’hui propre à la France.
Mais alors, que peut-on qualifier de « green bonds » ?
Lorsqu’on lui demande à quoi ont été majoritairement utilisées les sommes levées par CNP Assurance dans le cadre de son émission de green bonds, le directeur du financement du groupe, Jean-Philippe Medecin, répond la construction de leur nouveau siège : « un immeuble green à énergie positive ».