Le dernier baromètre du cabinet de conseil américain Willis Towers Watson sur le marché mondial des fusacq au cours du 2eme trimestre 2019 est à pleurer. Tous les signaux sont effectivement dans le rouge.
Aussi bien le goodwill pour les acquéreurs depuis leur opération, que le volume des transactions (au plus bas depuis 2009 pour les opérations de plus de 1 milliard de dollars) alors que les deals n’ont jamais mis autant de temps à se conclure (140 jours sur les neuf premiers mois de 2019, contre 119 sur la même période en 2018).
Surtout, ces sombres résultats affectent quasiment toutes les parties du globe, y compris celles qui, jusqu’à présent, étaient épargnées. Ainsi en est-il de l’Europe alors que la zone nord-américaine poursuit son lent repli.
« Ces dix dernières années ont été relativement bonnes pour les acquéreurs. Mais actuellement, les guerres commerciales, le Brexit, la faiblesse de l’économie chinoise et le ralentissement annoncé de la croissance sapent l’enthousiasme des marchés de capitaux, et annoncent des temps encore plus difficiles », estime Philippe Velard, responsable M&A chez Gras Savoye Willis Towers Watson.
De fait, si l’on regarde près de chez nous que constate-t-on ?
Les candidats à la reprise d’entreprises cotées se trouvent confrontés à une liste à la Prévert de contraintes. Avec deux énormes écueils : les remontrances des organes de la concurrence lorsque le deal est paneuropéen ou transfrontalier et celles des professionnels de l’activisme associés à des actionnaires minoritaires prêts à aller jusqu’à l’affrontement pour améliorer l’addition.
De quoi refroidir plus d’un téméraire même si l’opération trouve toute sa pertinence. On a vu ce que cela a donné dans le cas du rapprochement envisagé entre Euronext et Deutsche Börse. Sans parler des incursions politiques comme dans le dossier Renault/Fiat.
Pas sûr, dans ces conditions, que ce marché des fusacq puisse retrouver des couleurs même en cas d’impérieuses nécessité de rapprochements.
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