Directeur général RMA AM et gérant du fonds RMA Entrepreneurs (FR0011860840), Charles Firmin-Didot* revient sur ses convictions. Extraits.
Très belles performances en 2016 (percentile 1) pour votre fonds, mais percentile 99 en 2015... comment s'explique cette volatilité ?
C’est principalement lié à 2 raisons. Structurellement, j’ai toujours un peu plus d’énergie et de matière première que l’indice : ce n’était pas bon en 2015 mais ça a payé en 2016...
Mon biais sur ce secteur est qu’il faut le jouer à un horizon de 10 à 15 ans.
D’autre part, j’ai investi sans doute un peu trop tôt aux Etats-Unis sur Sprint. L’opérateur s’était engagé dans une guerre des prix. C’est toujours dur au début, en 2015, mais cela a porté ses fruits en 2016 avec une progression de plus de 130% en bourse.
Une belle société entrepreneuriale, c'est quoi ?
C’est une société dont le dirigeant a tous ses œufs, ou la plus grosse partie, dans la société et qui a montré dans les situations de marché délicates qu’il a réussi à faire de la valeur.
Ce n’est pas nécessairement un visionnaire, mais a minima quelqu’un qui évite les situations de conflit d’intérêt. C’est par exemple un Richard Branson, un Vincent Bolloré, un Bernard Arnault ; ou parmi les moins connu un Jacques Veyrat.
Un contre-exemple ?
Je dirais Peugeot, que je respecte beaucoup, ils sont dans un secteur difficile. Les membres de la famille investissent beaucoup… mais dans d’autres sociétés.
Ce qui vous inquiète pour 2017 ?
La Chine reste inquiétante, en particulier au niveau des chiffres des régions qui sont incontrôlables. Les Etats-Unis et Trump sont inquiétants aussi, en raison des risques de retour à des postures protectionnistes. Mais pas en 2017 ; à mon avis ce sera beaucoup plus long à se manifester.
* Charles fut le charismatique gérant du AXA Talents qui eut son heure de gloire au début des années 2000.
FL/EF