Selon Euler Hermes, le renforcement du prix du pétrole au deuxième trimestre de 2018 a été directement influencé par des facteurs géopolitiques, parmi lesquels l’accroissement des tensions en Syrie et au Moyen-Orient, de même que le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire passé avec l’Iran.
La société estime que l’offre internationale de pétrole pourrait se contracter d’un million de barils par jour sur le reste de l’année.
Quels pays pourraient compenser ces déficits ?
Les pays de l’OPEC pourraient accroître leur production, notamment l’Arabie Saoudite qui dispose de marges de manœuvre non-négligeables. Cependant, si un pays de l’organisation souhaitait augmenter sa production, il devrait au préalable obtenir le consentement de l’OPEC et de la Russie.
En parallèle, le gouvernement américain est entré en négociations avec les entreprises leader du secteur afin de mesurer leur capacité à augmenter leur production. Au final, le marché du pétrole pourrait compter sur une hausse de la production américaine, bien que limitée en 2018.
Euler Hermes imagine trois scénarios pour 2018 concernant le prix du pétrole :
Le scénario central d’Euler Hermes, le plus probable selon le leader mondial de l’assurance-crédit, prévoit un prix du pétrole qui devrait se stabiliser à 72 USD le baril en 2018 (moyenne annuelle). L’offre mondiale de pétrole ne se contracterait alors que de 0,5 million de barils par jour. Même si les manques liés à la situation vénézuélienne ne devraient pas être compensés, la majeure partie du déficit en provenance d’Iran pourrait l’être. En effet, l’OPEC a de quoi accroître sa production de 2 millions de barils par jour, et la production américaine pourrait croître de manière marginale.
Le second scénario, haussier cette fois-ci, verrait le prix du pétrole s’établir à 80 USD le baril en 2018 (moyenne annuelle). Ce scénario prévoit une appréciation de 2% du dollar américain, avec une contraction de l’offre internationale de pétrole de l’ordre de 2 millions de barils par jour, dont 1,5 en provenance d’Iran et 0,5 en provenance du Venezuela.
Le troisième scénario prévoit un baril à 67 USD en 2018 (moyenne annuelle). Ce scénario se base sur une croissance mondiale du PIB de +3% et une appréciation du dollar américain de 5%. Dans le même temps, les manques à gagner de pétrole iranien et vénézuélien seraient totalement compensés, et la production mondiale augmenterait de 0,5 million de barils par jour sous l’impulsion des Etats-Unis.